Jdr Guild Wars
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Jdr Guild Wars.
 
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 Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)

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Eärendil le béni
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Eärendil le béni


Masculin Nombre de messages : 34
Profession : Elementaliste
Guilde : The Powers of Arda
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MessageSujet: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeJeu 7 Juin - 5:44

Tribulations d’un Ascalonien (1er jet)


Prologue


"GGGwwwwweeeennnnn" Isar se réveilla en sursaut, des gouttes de sueur perlant sur son front, ses mains moites.
Les images de son cauchemar défilaient encore dans sa tête. Une jeune fille se trouvait terrifiée au milieu d'un déluge de feu et de poussière, puis plus rien, le noir complet. Isar enfila sa chemise et passa la tête par l'embrasure de la fenêtre. Des effluves de senteurs de poissons remplirent ses narines. Il se trouvait à une hauteur vertigineuse et distinguait le sol avec peine. Le jour venait de se lever mais Isar ferma les volets, rassembla ses affaires et quitta la chambre. Il se trouvait dans les combles d'une bâtisse empilée sur une centaine d'autres. Il descendit un mince escalier et arriva dans la salle commune de la taverne où se trouvait un gros Canthien accoudé au comptoir qui grommela une phrase qu’Isar ne comprit pas mais qu'il devina à la tête que faisait le tavernier. Isar régla sa note et franchit le seuil de la porte et se retrouva dans une petite ruelle sinueuse.

La ruelle était empli d'odeur de cuisine exotique qu'il lui était insupportable. Ascalon lui manquait. Ici, tout le monde le nommait l'étranger car il avait les yeux ronds et ne comprenait pas la langue canthienne. L'aube venait de se lever.
Isar traversa une petite place où un groupe de personne s'affairait à égorger et à déplumer des poulets et où l'odeur était insoutenable puis il s'engagea sur un pont suspendu à plusieurs centaines de mètres du sol.
Isar se dirigeait vers le port.
Il arriva enfin devant la porte de cuivre, haute de six mètres qui délimitait la ville basse avec son port et son immense marché et la ville haute avec ses habitions empilées et le palais du défunt empereur. Déjà, l'effervescence gagnait le grand marché de Ziang-fu mais Isar préféra éviter la foule et se rendit directement sur les quais où il arriva après plus d'une heure de marche.
Une forte odeur de sel flottait dans l'air mais la mer était calme. Les marins et les ouvriers du port s’affairaient déjà à remplir des navires de différentes denrées alimentaires ou de minerais ou encore de matériaux plus ou moins insolites. Il se rendit à la capitainerie et étudia la liste des navires en partance pour Tyria. Il fut surpris que seulement trois navires ralliassent le continent septentrional aujourd'hui. Là se trouvait un navire marchant amarré au ponton numéro 18.
Isar s'y rendit et aperçut le navire en question qu'il jugea d’une taille honorable avec ses deux mats. Il rassembla tout ce qu'il possédait pour essayer d'embarquer à bord de la grande jonque puis monta sur le pont où une voix le héla, lui demandant ses intentions. Isar tenta de s'exprimer avec le langage des signes et après une demi-heure de pourparler, il fut convenu qu'il embarquerait pour 750 pièces d’or, c'est à dire presque tout l'argent dont il disposait. A 5 heures de l'après-midi, le navire appareilla avec Isar à son bord et quitta Cantha pour rallier en 3 semaines Tyria.

Isar était content de retourné vers sa patrie natal, Ascalon, mais avait une sorte d'appréhension, et de plus il ne savait pas comment il allait payer le voyage de l'Arche du Lion à Ascalon. Les fantômes du passé le hantaient et ses rêves le torturaient. Il devait savoir la vérité même si pour cela il devait vivre en hors la loi dans le vert royaume d'Ascalon.

Fin du prologue.



Chapitre 1-1ère partie



Barradin serra son marteau entre ses deux mains et monta sur le tas de gravats dans la brèche du mur sud. Il contempla face à lui la désolation des charrs et leur immense armée qui entourait les ruines de Rin.

Un mois plus tôt la place Piken était tombé et Barradin avait du fuir par la brèche du rempart. Mais en arrivant dans Ascalon il avait vu les ruines de la cité en feu et ceci n'était pas l'œuvre des charrs mais d’une puissante guilde qui avait gagné la dernière des batailles des guildes d'Ascalon à la suite du meurtre du roi Adelbern. Lorsqu'il arriva les habitants d'Ascalon avait fuit vers le sud, certain vers la cité forteresse de Rin d'autres, vers le désert de Crystal, la terre bénie des Dieux où l'homme était condamné à mourir. Puis, il avait fuit avec les derniers hommes qui lui restait vers Rin où il rassembla les dernières forces Ascalonnienne, puis l'armée charrs était arrivée, et le long siège avait débuté.
Barradin se retourna vers ses hommes et dit d'une voix forte pour que tout les défenseurs puissent l'entendre :

-"Nous sommes nés sur ces terres et y avons vécus et prospérés et aujourd'hui des monstres venu du nord voudrait nous contester ce droit que nous avons de vivre ici!
Leur abandonnerons-nous nos terres que nous avons si longtemps chéries?
Je ne crois pas, Ascaloniens nous sommes nés, Ascaloniens nous mourront, nous ne seront jamais l'esclave de quiconque et encore moins de bêtes féroces sans cervelles.
Aujourd'hui sera mené la plus grande bataille de cette guerre: l'ennemi est supérieur en nombre mais nous avons l'amour de notre terre et de notre peuple et nous ne le laisserons pas être tué par ces immondes bêtes. Nous les vaincrons."
Puis il souleva son énorme marteau au dessus de sa tête et hurla:

-"Pour Ascalon."

Et tous les défenseurs scandèrent :

-"Pour Ascalon."

Puis un terrible grondement retentit et la terre trembla. L'armée charr s'était mis en route et avançait au rythme des grognements et tambours charrs!



Isar se tenait penché sur le bastingage avant du navire et rêvait de sa femme et de sa fille jouant dans les prés autour de sa ferme.
Puis une voix cria :

-"Terre en vue", cria un matelot en Krytien, ce qui tira Isar de ses songes.
Cela faisait trois ans qu'il n'avait pas entendu un mot de ce langage. Puis il releva la tête et vue une mince bande de terre à l'horizon et bientôt il aperçu le port de l'arche du lion et fut heureux de retrouver Tyria, son continent natal.



Chapitre I-2ème partie



Isar descendit sur les quais en effervescence et se rendit à l'auberge du voyageur égaré, où avec le peu d'argent qui lui restait, il loua une chambre dans les combles du petit établissement qui se trouvait non loin de la place des artisans d'où provenait des bruits de marteaux frappant le fer ou de marchandages houleux entre acheteurs et vendeurs.

Le matin du troisième jour, les mugissements de nombreuses trompettes se firent entendre suivis de cris affolés provenant des quartiers nord de la ville. Isar enfila une chemise et sortit dehors. Des gens couraient dans tout les sens. Isar héla un jeune homme d’une vingtaine d'années qui courait en direction des cris et lui demanda l'origine du grabuge qui se faisait entendre. Celui ci lui répondit sans s'arrêter que les troupes du blanc manteau attaquaient la ville. Maintenant une épaisse fumée s'élevait des quartiers nord et une escouade de la garde du lion passa devant Isar. L'artisan forgeron qui se trouvait non loin de là avait abandonné son échoppe et deux lames se trouvaient encore là. Isar s'empara d'une des deux épées et suivit la troupe qu'il venait de croiser.

Maintenant il passait devant le palais de l'arche et de la fumée acre s'engouffra dans ses narines l'empêchant de respirer. Sur la place du palais était mené un violent combat opposant les gardes de l'arche au blanc-manteau. Les épées s'entrechoquaient et les lamentations des blessées et des mourants remplissaient l'air. Isar se jeta dans la mêlée sans savoir ce qu'il faisait, une sorte de rage s'étant emparé de lui. Il évita une lame et donna un coup d'estoc à l'aveuglette qui fit mouche et déséquilibra un guerrier du blanc-manteau qui trébucha sur le corps d'un jeune krytien. Isar prit son épée à deux mains et se jeta sur le guerrier qui était étendu de tout son long et le poignarda avec une telle férocité que bientôt son adversaire rendit son dernier soupir. Isar, couvert du sang de son ennemie se releva et para un coup horizontal d'un autre homme d'arme du blanc manteau et frappa avec le plat de sa lame sur le casque de son adversaire avec une telle force et rapidité que celui ci s'enfonça dans la crane du guerrier qui le fit vaciller, mais Isar ne se soucia pas de lui et enjamba le corps du guerrier assommé et se jeta sur deux guerriers du blanc manteau qui harcelaient un membre de la garde du lion.

Après plusieurs heures d'affrontements sanglant, les troupes du blanc manteau se retirèrent vaincus mais les troupes de la garde de l'arche avaient elles aussi été décimées. Isar était entouré de cadavre du blanc manteau et couvert de leur sang. Il tomba à genoux sans savoir ce qu'il avait fait. Il n'avait pas été maitre de ses gestes et se croyais désormais dément, pris de folie. Après quelques instants, il quitta la place enfumée et retourna à l'auberge dans laquelle il séjournait.

La moitié de la ville avait brulé et les rues étaient jonchées de cadavres mais l'arche s'était libérée de l'entrave du blanc manteau!
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeJeu 7 Juin - 6:58

Chapitre I-3ème partie


Isar transpirant de chaleur se réveilla au chant du coq. Le solstice de la saison du phoenix approchait et quand il sortit de l'auberge, le soleil s'élevait déjà à plusieurs toises au-dessus des murailles en lambeaux de la fière cité de l'Arche du lion. Ca et la s'affairait les rescapés de la garde du lion et des volontaires à éteindre les brasiers qui avaient ravagé les quartiers nord de la ville, l'odeur de la chair en décomposition stagnait dans l'air et une sorte d'anarchie avait gagné l'Arche et déjà certains maraudeurs dérobaient ce qu'ils pouvaient dans les échoppes calcinés sous le regard médusé des habitants de la cité portuaire. Maintenant circulaient des rumeurs sur un fort rassemblement du blanc manteau au temple des Ages et beaucoup craignaient que ces adorateurs des faux dieux ne profanent ce sanctuaire sacré. Isar se dirigea vers la sortie est de la ville, sa lame dérobé la veille pendant à sa ceinture. Lorsqu'il fut à un lieu de la ville, les ordres et les cris en provenant diminuèrent et seule l'épaisse fumée noire s'élevant de la cité était visible.
Isar ne savait pas où il allait quand soudain une flèche passa à quelques centimètres de lui et vint se planter dans un tronc sur sa gauche. Il dégaina sa lame et se prépara à l'affrontement lorsque trois hommes armés firent irruption devant lui la lame au clair.

Ces trois là avaient tout de bandits de grands chemins : les cheveux sales, la barbe hirsute et de la crasse sur leur habit. Celui du milieu qui semblait leur chef s'adressa à Isar :

-"Range ton arme, nous somme trois hommes armés et coriace et un autre te tiens en joue avec son arc. Donne-nous tous ce que tu as et nous te laisserons la vie sauve enfin si tu as de la chance!

-Dommage pour toi face de rat mais je n'ai rien de valeur alors maintenant si tu veux tâter de ma lame, approche vermine", lança Isar en crachant à la figure de l'homme du milieu.

-"Tu as signé ton arrêt de mort sale chien, tu vas mourir de mon propre bras et ton insolence se verra récompensé, tu auras au moins eu la chance de me connaitre" lâcha le brigand au visage patibulaire.

Sans prévenir il lança une attaque horizontale de son sabre qui surpris Isar qui eu du mal à la contrer, mais se remis vite de sa surprise et envoya un crochet de sa main libre à son adversaire le faisant reculé de trois pas. Maintenant les deux autres se lancèrent sur lui avec une rapidité stupéfiante et le chargèrent. Celui de droite assena un coup verticale que Isar évita d'un saut sur sa gauche, atterrissant juste sous le nez de son second attaquant qui tenta d'embroché Isar avec son épée effilée.
Ce dernier évita de justesse de finir en brochette mais fut touché à son flanc droit et réussi à déséquilibré son agresseur qui tomba face contre terre, lorsque retentit la voix de leur chef:

-"Maintenant finis de jouer, Scaler transperce le de tes flèches, transforme le en gruyère."

Isar comprenant qu'on allait lui tirer dessus à l'aide d'un arc plongea sur le chef des bandits le renversant. La flèche fendit l'air et manqua de peu Isar et toucha le brigand à la jambe le faisant hurler de douleur, l'homme qui se trouvait dans un arbre sur le bord de la route encocha rapidement une nouvelle flèche mais s'arrêta au milieu de sa manœuvre et tomba à la renverse et s'affala sur la route une flèche profondément enfoncé dans son dos. Abasourdis, les deux brigands encore debout restèrent cois, ce qui permis à Isar de les attaquer par surprise et de transpercer un des deux hommes encore tout retourné par la mort de Scaler. Le second fit volte face mais au lieu d'attaquer Isar se dirigea vers le chef des brigands qui se relevait haletant.

-"Ferntz, j'en ai marre de te servir et de cette vie de vagabonds."

Sans un mot il assena un coup du plat de sa lame sur le crane de son ancienne maitre qui l'assomma et le fit retomber dans la poussière.

Un homme encapuchonné et vêtu de vert et de marron sortit de la forêt sur la droite d'Isar, un arc à la main avec une flèche encoché. Puis il retira sa capuche et Isar aperçu son visage. L'archer dit:

-"Tu n'aurais pas du les insulter, ils étaient réellement en colère contre toi.

-J'aurai pu m'en sortir seul vieillard!

-Ta gratitude me touche."

L'homme à l'arc récupéra sa flèche sans un mot de plus. L'autre homme encore debout se jeta à terre. Isar ne dit rien et resta à contemplé la scène irréel.




Chapitre II-1ère partie




Isar et l'homme à l'arc se tenaient assis autour d'un feu au milieu d'une forêt de Kryte. A quelque pas de là se trouvait l'autre homme endormie à même le sol. Isar fixait d'un regard sombre les flammes vacillantes.

-"C'était une sombre époque, commença l'homme vêtu de vert et brun.
A la fois stupéfait et intéressé, Isar se tourna vers lui d'un air interrogateur, le scrutant à travers les faibles flammes.
-Les guerres des guildes étaient en suspens, un maigre temps de répit. Un couvre feu avait été instauré et les gens restaient cloitrés chez eux, les guildes s'agitaient et les rumeurs d'une nouvelle guerre circulaient d'auberges en auberges, Ascalon n'était plus sûr!
Le regard de l'archer se perdit dans le vide.

-Jusqu'à cette ténébreuse nuit de la saison du Zéphir où le grand roi d'Ascalon fut retrouvé mort dans son lit, la gorge tranché. Le meurtrier fut traqué et conduit devant le tribunal divin de Grendich où il fut condamné à la peine capital."
Maintenant, Isar écoutait attentivement le récit du vieil homme.

"La sentence devait être rendu à l'aube, mais le tribunal fut attaqué, l'assassin libéré et l'édifice fut brulé dans un ultime sacrilège! La guilde des élus d'Ascalon déclara ouvertement la guerre pour venger le défunt roi aux guildes de l'alliance de la Roue de feu, une corporation de guildes révolutionnaires qu'ils soupçonnaient être à l'origine du régicide et les terribles guerres des guildes éclatèrent de nouveau plus violentes encore! Bientôt le conflit se propagea aux royaumes d'Orr et de Kryte et toute la Tyrie s'embrasa! La guerre dura encore treize années jusqu'à ce que Drascir fût attaqué par les abominations que sont les charrs et les guildes, à bout de souffle après plus d'un demi-siècle de guerre, se disloquèrent et les alliances furent rompues. Le royaume n'avait plus de dirigent et allait tomber sous l'emprise des charrs lorsque Adelbern, général des armées du nord et anciens champions des Elus d'Ascalon vaincus les charrs à quelque lieux seulement du grand rempart nord. Il rentra en héros dans Ascalon et fut acclamé triomphalement par le peuple. A la suite de cette victoire, il réunit le haut conseil à Ascalon car le roi n'avait pas d'héritier direct et il fallait lui trouver un successeur et seul deux personnes pouvaient prétendre à ce titre en temps que descendant du grand roi Doric: le duc Barradin et le général Adelbern. Devant la popularité et les hauts faits d'armes autant durant la guerre des guildes que durant l'invasion des charrs, Barradin laissa son ainé, Adelbern, monté sur le trône et ce dernier nomma le duc général suprême des armées d'Ascalon.

L'archer se tourna vers Isar et le regarda droit dans les yeux et lui dit:
-Je sais qui tu es et ce que tu cherche! Tu es Isar d'Ascalon, le traître à sa patrie, le meurtrier du Roi!
Isar se leva précipitamment et dégaina sa dague, l'homme qui était il y a peu sous les ordres de Ferntz se leva aussi son épée à la main. Seul le vieux rodeur demeura assis, impassible.

-Rengaine ton épée, je ne te veux aucun mal.

Devant le calme de l'archer, Isar rengaina sa dague et se rassit. L'autre homme resta debout sans savoir quoi faire puis se retourna et s'enfonça dans les bois.



Chapitre II-2ème partie



"Qui êtes-vous? demanda Isar.

L'homme encapuchonné releva lentement la tête et pris un air surpris:

-Alors tu ne sais pas qui je suis? Pourtant ce n'est pas la première fois que nous nous rencontrons. Isar était perplexe, il ne se souvenait du regard profond et mystérieux du vieux rodeur. Les gens de Kryte et les colons d'Ascalon me nomme Zuro, l'archer solitaire.

-Apparemment ce n'est pas votre vrai nom, n'est-ce pas, l'interrompit Isar.

-En effet, à Ascalon, j’étais connu sous le nom d'Astalan, le maitre archer de l'ouest, de la tour des sorciers au sud aux collines de Kree au nord et au delà encore!"

Isar écarquilla les yeux, soudain ses souvenirs lui revinrent, la fuite effréné dans les rues sombres d'Ascalon, les gardes royaux à ses trousses! Puis la fuite vers l'ouest et enfin cette lugubre forêt et au détour du chemin, ce grand rodeur, l'arc à la main, debout au milieu de la sente. Il n'avait rien dit, Isar ne pouvait voir son visage, mais il avait compris que sa course prenait fin ici, que si il faisait un pas de plus l'homme n'hésiterait pas à le tuer et Isar était sur qu'il ne manquerait pas sa cible, puis les gardes étaient arrivés et ses souvenirs devinrent flous. Il se trouvait debout, les mains liées face à trois juges et encadrés par deux soldats, la salle était remplie et des gens brayaient des mots qu’Isar ne comprenait pas puis de grands cris provinrent de dehors. Le grand rodeur était là. Des hommes armés d'arc et totalement vêtus de noir avaient fait irruptions dans la salle du procès. La seconde suivante, les deux hommes encadrant Isar étaient allongés par terre transpercés d'un trait noir ainsi que tous les autres gardes présents dans la salle et les trois juges. Les rodeurs noirs, tel que les appelait Isar, était une quinzaine, l'un d'eux s'approcha d'Isar et lui délia les mains l'entrainant vers la sortie. Maintenant les rodeurs étaient déjà tous ressortit du tribunal aussi vite qu'ils y étaient entrés sauf celui qui guidait Isar et un autre. Une flèche cueillit la gorge du premier de ces deux là, l'autre vit volte face mais n'eu pas le temps de porter sa main à son carquois que déjà une flèche saillait de sa nuque écarlate. L'homme allait encocher une troisième flèche qui, Isar en était sur, lui était destiné, lorsque deux flèches provenant de l'autre bout du couloir vinrent ricocher sur le mur à quelques centimètres seulement de lui, la seconde d’après, deux autres traits fendaient l'air l'obligeant à plongé à travers les portes entrouverte de la salle du procès permettant à Isar de prendre la fuite. Les rodeurs vêtus de noir avaient mit le feu au tribunal condamnant par la même occasion toutes les personnes qui se trouvaient encore dedans puis Isar avait été assommé et s'était réveillé attaché sur la croupe d'un cheval puis avait été drogué et s'était enfin réveillé aux frontières du royaume d'Ascalon et du désert de Crystal. Il n'avait eu d'autre choix que de continué dans cette direction et arriva jusqu'a l'oasis d'Amnoun et grâce à la petite bourse que ces mystérieux rodeurs au masque noir cerclé de fer lui avaient laissé embarqua sur le bateau d'un forban qui le mena jusqu'à Cantha.

"Alors c'était vous ce rodeur?

-Oui, c'était celui que j’étais avant mon exil.

-Je me demande ce que je fais encore en vie, dit tout haut Isar sans s'en rendre compte.

-Cela fait bien longtemps que je me pose cette question! ajouta mystérieusement Astalan. Je ne t'ai pas tué et je ne te tuerais point car tu ne le mérite pas! Durant deux années j'ai traqué ces hommes avec l'aide de mes anciens disciples rodeur et je n'ai pas réussi une seul fois à en attraper un vivant afin de l'interroger. A la fin de ces deux années, ils comprirent que jamais nous ne cesserions de les traquer, alors ils prirent la menace que nous représentions au sérieux et nous firent tête et à leur tour nous traquèrent dans le but de tous nous tuer. Et je dois dire que dans cet art, ils sont passé maitre. Au cours de l'année suivante la grande majorité des nôtres avaient été tué, notamment Balien et tous les gardiens du sud, au nord, Darsm et ses disciples étaient trop occupés à surveiller et à maintenir les charrs hors de nos frontières. A l'est seul survécut Nente le maitre rodeur qui se joignit aux derniers disciples qu'il me restait à notre retraite dans les collines de Kree grâce à l'habilité et au courage d'Aidan, mon meilleur disciple qui s'en fut au début de la guerre des charrs au secours d'Ascalon en compagnie des autres survivants. Je demeurai à l'ouest avec Nathanel, un des disciples de Nente et un novice prometteur, Olson. Nente me remplaça à partir de ce jour en temps que maître des rodeurs survivant d’Ascalon.
Et nous reprîmes la traque suicidaire de ses démons et enfin nous trouvâmes des réponses à nos questions. Ces hommes, bien qu'en réalité ce n'en sois pas tout à fait, étaient des frères des ténèbres, membres d'une guilde vouant un culte sanguinaire à Menzie. Lorsqu'ils apprirent nos découvertes ils devinrent endiablés et nous ne fument plus en sécurité nul part à Ascalon, alors nous fuirent dans les cimefroides où ils perdirent notre trace."

Isar ne comprenait toujours pourquoi Astalan l'avait laissé en vie mais il était trop affamé pour poser des questions lorsqu’arriva l'autre homme, un sanglier dépecé sur l'épaule.

"Qui devons nous remercier pour ce festin? demanda avec une pointe d'amusement dans la voie le vieux rodeur.

-Je me nomme Karstan", répondit seulement l'autre homme.

Ils mangèrent tout les trois à satiété. Puis Isar s'endormit et une fois de plus une jeune fille brune vins hanter ses rêves.
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeJeu 7 Juin - 8:23

Chapitre II-3ème partie


Astalan marchait en tête, courbé à la quête d'indice sur le sol, Isar venait quelques mètres derrières suivi du mystérieux Karstan qui apparemment ne voulait pas en dévoiler plus sur son ancienne existence. Les trois hommes avançaient furtivement dans les bois de Kryte en direction de l'ouest à l'affût du moindre bruit.

La veille, Astalan leurs avait demandé de l'accompagner dans l'ouest et sans aucune manifestation Karstan l'avait suivi tel un chien serviable et bien dressé. Maintenant, le soleil déclinait et bientôt ils monteraient leur bivouac quand le maitre rodeur leva le poing. Instinctivement, Isar s'accroupie sans savoir pourquoi. Quelques instants plus tard, il perçut un faible bruit de pas quelques mètres en avant puis il distingua une silhouette squelettique sortir de derrière un arbre. Isar n'avait jamais rien vu de telle mais avait déjà entendu parler de créatures appelé des royaumes souterrains de Grenth invoqué par des nécromants versé dans les sciences occultes pour une dernière fois tel un supplice obéir à un maitre avant de reposé éternellement dans les champs stériles et sans vie de l'Outre-monde. Le jeune Ascalonien eut soudain un haut le cœur involontaire que perçut le serviteur des ténèbres qui fit volte face. Sa cage thoracique composée seulement d'os et vide de chair vola en éclat transpercé par une flèche qui finit sa course dans une souche. Deux goules surgirent de derrière un arbre. Isar n'avait jamais vu de telles créatures, elles étaient d'un gris terne, avec un visage sans émotions et des yeux vident de vie. Une des goules planta ses yeux dans ceux d'Isar qui fut envahi d'un froid mortel et fut comme pétrifié par l'effroi devant le corps flasque de la créature. Isar vu une forme noir lui passer devant par la droite mais Isar ne put discerner si elle lui était alliée ou ennemie jusqu'au moment où elle se jeta sur la goule qui faisait lui face et la transperça avec une lourde hache à double tranchant. Isar reprit ses esprits quelques instants plus tard. Il comprit alors qu'Astalan et Karstan avait réduit à néant la menace de c'est êtres venu des profondeurs de l'Outre-monde.

Les trois hommes marchèrent encore sur quelques lieux afin d'éviter l'odeur putride qui s'échappait des corps en décomposition des êtres deux fois délivrés de leur existence. Astalan leur conseilla de ne pas allumer de feu puis s'enfonça dans la forêt en quête de nourriture. Karstan se proposa pour le premier quart de guet. Isar n'en fut que plus satisfait car il était encore tourmenté par le combat auquel il avait assisté sans agir puis eu honte de son geste et se jura de ne plus jamais fuir un combat par lâcheté!

Une main saisi Isar par le col et le réveilla en sursaut. Isar stupéfait jeta un regard autour de lui, la nuit était fraiche et calme mais il distingua nettement Karstan, dormant, sa poitrine se soulevant au rythme de sa respiration. C'était Astalan qui l'avait tiré de ses songes et qui s'assit en tailleur près de lui.

"-Apparemment tu n'as plus aucun souvenir de cette nuit que tu a passé au palais!

-En effet, répondit Isar, l'air maussade.

-Mes avis, et ils sont souvent juste, déclara Astalan en dissimulant un sourire, que tu as été drogué cette nuit là!
Isar ne dit rien.
-Mais ta loyauté et ta dévotion t'on empêché d'accomplir un tel acte de trahison et de lâcheté envers ta patrie, te laissant errant dans les couloirs du palais, abasourdis. Alors les frères des ténèbres ont du envoyer un des leurs, déguisé en toi, un honnête fermier d'Ascalon, ayant servi sous les ordres de Barradin en tant que fidèle soldat, et tu avais été accusé, bien qu'étant innocent! Ainsi je t'ai laissé la vie sauve car tu n'a rien à te reprocher bien que tes souvenirs soient flous et que la culpabilité imaginaire due à la drogue te ronge.

-Ces frères des ténèbres, ces démons, reprit le vieux rodeur, qui désirent par dessus tout la désolation et la mort, ce sont fait passer pour la guilde de la Roue du Feu lorsqu'ils ont attaqué le tribunal de Grendich et, les savant hostile à la monarchie et à la lignée régnante, ont ainsi déclenché la guerre fratricide la plus sanglante et destructrice que la Tyrie est jamais connue! Et Menzie n'eu plus qu'a envoyé ses démons venus du nord terrasser les hommes déjà mit à genoux par les fourberies de ses vils serviteurs. Mais tout n'est pas encore finis, car bien que le nouveau roi Adelbern est lui aussi été tué, Barradin tient encore bon avec ses plus vaillants et fidèles soldats dans les ruines de la fière cité de Rin, et il est de notre devoir de leur venir en aide, moi en tant que maitre rodeur et toi en tant que qu'ancien soldat de sa garde d'honneur.

-Alors qu'attendons pour le faire? lui demanda Isar perplexe.

-Nous avons d'abord une dernière tache à accomplir, ici, en Kryte, et non des moindre, libérer le temple des Ages de l'emprise du Blanc-Manteau et ainsi s'attirer la reconnaissance, la gratitude et la faveur des Dieux afin d'obtenir le soutien divin nous aidant à contrer les abominations de Menzie!" fini Astalan dans un souffle.

Puis le maitre archer partit se coucher, son tour de guet finit, et Isar resta seul éveillé, montant la garde, sa lame sur les genoux, la tête rempli de tout ce que lui avait raconté le vieux rodeur.



Chapitre II-4ème partie


Quelque part dans la bruyère, un coq chanta. Isar qui, au bord du sommeil, somnolait, se ressaisit précipitamment et se leva. Ses deux compagnons ne furent pas aussi rapides que lui à émerger de leur torpeur. L'aube pointait le bout de ses rayons et une mince pellicule de rosé avait recouvert la végétation de la forêt luxuriante dans laquelle ils avaient passé la nuit. Pour la première fois depuis qu'il était revenu en Kryte, Isar sentit une forte odeur nauséabonde qu'il inhala avec dégoût. Ils ne devaient pas être loin d'un marais ou d'une tourbière. Les trois compagnons, après un maigre petit-déjeuner composé d'un infime morceau de pain et de quelques baies sauvages reprirent la route et marchèrent sur plusieurs lieux à vive allure et seul Astalan semblait connaître le chemin. Après plusieurs heures de marche, ils arrivèrent en vue d'une colline déboisée. Au sommet de celle ci trônait une créature faite d'os et de lambeaux. Elle portait une large épée recourbé et une targe de bois dans l'autre main et était monté sur une créature encore plus répugnante qu'elle: le cadavre d'un cheval composé de bouts de chair pendant à travers lesquels on apercevait son squelette décharné! Cette créature squelettique cauchemardesque semblait sortir tout droit des enfers!

"-Comment ces viles créatures se sont-elles échappées du royaume de Grenth? demanda Isar dans un murmure.

-Echappé ou relâché, répondit Astalan d'un ton énigmatique. Seul les cinq héros légendaires que sont Devona, Menhlo, Aidan, Eve et Cynn pourraient répondre à cette question, hors ils se sont rendus à Cantha juste après être rentré des îles de feu et seul une infime poigné de personnes on put entendre leur récit et savoir ce qu'ils avaient combattus. Hors j'ai entendu ce récit de la bouche même d'Aidan, celui qui ne manque jamais ca cible. Une ancienne relique d'Orr, le sceptre d'Orr, aux pouvoirs magiques démentiel, perdu depuis la submersion du troisième royaume fut convoitée par un puissant esprit de Grenth corrompu par Menzie, le seigneur liche. Il se servi des morts qu'il fit renaître afin d'accomplir son plan démoniaque à la gloire de Menzie : récupérer le sceptre d'Orr et utiliser ses pouvoirs conjugué aux siens afin de répandre le chaos et la destruction sur Tyria mais c'était sans compté sur les fiers héros d'Ascalon qui combattirent à la fois les Mursaats et les serviteurs du Blanc-Manteau, les adorateurs des faux Dieux, et les serviteurs des ténèbres du Seigneur Liche!

Après cette courte explication d'Astalan, les trois voyageurs préfèrent contourner la sombre colline et pénétrèrent dans les landes maudites, un enchevêtrement de marais, de tourbes et de jungles foisonnantes de faune et de flore en tout genre. A force de progresser, la présence des morts vivants se fit de plus en plus grande, mais grâce aux talents de pisteurs d'Astalan, ils les évitèrent tant bien que mal. Alors qu'ils s'empêtraient dans une marre nauséabonde, surgit un groupe de ces derniers composé de cinq goules, trois archers squelettes, une âme en peine et un spectre. Sans réfléchir, les cinq goules se lancèrent sur leurs adversaires, mais c'était sans compter sur Karstan et sa terrible hache à double tranchant qui dans une charge sanguinaire et par un coup circulaire d'une puissance considérable en extraya deux du carnage qui furent soulevées du sol et retombèrent dans un bruit sec et éloquent à quelques mètres de là.
Maintenant, Astalan avait encoché une flèche qu'il décocha en direction de l'âme en peine qui déjà, s'évertuait à ramené les deux goules à la vie. Sans surprise, la flèche fit mouche et transperça la poitrine de la créature de part en part l'interrompant dans son rituel et lui faisant échapper un longue plainte aux accents sordides. Les trois archers squelettiques, quand à eux, décochèrent une pluie de flèches en direction de Karsten et des trois goules. Deux retombèrent dans la vase non loin de là mais une flèche le toucha dans le ventre, le mettant à genoux. Les trois goules restantes profitèrent de se moment de répit pour le lacérer de leurs griffes et le mordre en plusieurs endroits de leurs énormes crocs. Dans un cri de rage, Karstan se releva et décapita d'un coup sourd une des goules.
Isar lui, se trouvait en prise avec le spectre, flottant à un demi-mètre au dessus du sol, et lui lançant des malédictions à répétition tout en évitant la lame pourtant leste d'Isar. Lorsqu’il entendit le cri bestial émit par Krastan, le spectre se retourna de manière imperceptible et sa concentration en fut altérée et Isar profita de ce court moment d'inattention pour porter un coup de taille dans les côtes décharnées du spectre qui lança un terrible cri strident de fureur et de désespoir. Isar, haletant et en sueur à la suite de son duel et de la chaleur moite de la lande, fut alors prit de nausées et de vertiges et tomba à genoux, la figure en contact avec la vase visqueuse de la marre. Au même moment, Astalan encocha trois flèches simultanément en psalmodiant une incantation. Les trois traits zébrèrent l'air et atteignirent chacun un des archers squelettiques, mais personnes ne fut là pour voir cet exploit. Le vieil archer tourna la tête vers Karstan à bout de force, luttant contre les deux dernières goules. Astalan dégaina alors deux dagues et se précipita sur la goule la plus proche qu'il saisie à la gorge qu'il trancha dans un geste méticuleux, net et sans bavure et laissa retomber le corps flasque et sans vie de la créature. L'autre goule vit, quand à elle, la hache de Karstan, lui perforé les entrailles et n'eu pas le temps de riposter que déjà ses boyaux noirâtre se répandaient dans la vase alentour. Karstan s'effondra à son tour. Astalan se précipita sur lui et l'allongea sur la berge. Deux flèches saillaient de son abdomen et son corps était lacéré de griffures, couvert de morsures et saignait de toutes parts!



Chapitre II-5ème partie


Astalan se retourna alors vers la marre et vit Isar, à genoux dans l'eau verdâtre et croupie, le menton touchant le liquide visqueux. Le voyant ainsi, le vieil archer se précipita vers lui et l'extraya aussitôt de la marre aux relents putrides et le traina à côté de Karstan. Il avait l'air, lui aussi, en mauvais état. Son visage avait dangereusement viré au jaune, de gros cernes noirs s'étaient formées sous ses yeux, son corps était convulsé de spasmes, il grelottait et vomissait de la bile par intervalle. A l'instant même, grâce à ses talents de survie très développés, le vieux rodeur comprit qu'Isar avait été empoisonné par le spectre. Il sortit alors de sa ceinture une petit fiole au liquide rosé et en versa un courte rasade dans la bouche entrouverte d'Isar, qui quelque seconde plus tard vomi tout ce qu'il avait dans l'estomac, y compris une grosse partie du poison, puis il s'endormit avec force râles et rôts.

Maintenant, Karstan gémissait et Astalan revint vers lui. Son état était bien plus préoccupant que celui d'Isar. Avec force précautions, le maître rodeur extirpa les deux flèches empennées de noir, mais ne put empêcher le sang de couler à gros bouillons autour du corps de l'ancien brigand. L'archer sortit alors d'une bourse un petit pot circulaire dont il répandu le contenu sur les blessures qu'avaient provoquées les deux flèches. Il appliqua méthodiquement le baume de soins mais ne put arrêter l'hémorragie, ses talents de guérisseur et ceux de l'onguent des trolls arrivaient à leurs limites. Karstan, au comble de la douleur ne put rester conscient et s'évanouit.

Isar se réveilla deux heures plus tard, le teint encore jaunis et vit Astalan penché sur le corps de Karstan. Il comprit alors que son état devait être critique et se rapprocha d'eux.

"-Nous ne pouvons nous résoudre à l'abandonner bien qu'il en ai fait l'ultime requête avant de perdre conscience, concédât Astalan. Il a abandonné sa vie pour nous suivre, et les Dieux seuls savent pourquoi!

Sans un mot, ils empoignèrent chacun une des épaules de l'homme agonisant et reprirent non sans difficulté leur route. Isar était encore affaiblit par le poison mais commençait à recouvrir ses forces, contrairement à Karstan, son état semblant s'aggraver d'heure en heure. Ils avançaient tant bien que mal à travers les marécages putrides et la forêt luxuriante de la Kryte occidentales, premiers prémices de la jungle indomptable et sans fin de Maguuma et leur voyage fut pénible et exténuant, parfois même exécrable! Après plusieurs jours d'effort intense et de survie, ils arrivèrent enfin à l'orée d’une grande clairière où ils attendirent le crépuscule à l'abri des regards, à la lisière de la forêt.
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeJeu 7 Juin - 11:54

Chapitre II-6ème partie


Alors que les derniers rayons de soleil disparaissaient à l'ouest, sous la cime des arbres, Isar aperçut, dans les sous bois, de l'autre côté de la clairière une faible lueur bleutée qui s'éteignit aussitôt. Alerte, il se tourna vers Astalan qui venait de ramasser deux brindilles qu'il avait noué entre elle à l'aide d'un morceau de feuille et avant qu'Isar n'est put prononcer un mot, le vieux rodeur sortit de sa tunique un briquet à amadous avec lequel il enflamma le tout durant une courte seconde avant de l'éteindre. De l'autre extrémité de la clairière émergea alors six formes sombres qu'on distinguait avec peine dans le crépuscule naissant. Isar n'arrivait pas à les distinguer nettement. Maintenant, le vieil archer s'avança à son tour au sortir de la forêt et les six hommes, l'ayant aperçu coururent avec force célérité dans leur direction et ils semblèrent des spectres aux yeux d'Isar, les premiers rayons de lune se reflétant sur leur tunique noir et argenté et Isar fut soudain paniqué mais fit confiance à Astalan. Les six hommes encapuchonnés les rejoignirent alors et se tapirent dans l'ombre naissante du sous bois nocturne en compagnie des trois aventuriers exténués.

Nul feu ne fut allumé de peur d'attirer les légions de damnés et les paroles furent échangés discrètement et d'une voix blanche.

"-Je me nomme Arkn, commença un des six hommes qui les avaient rejoint, retirant son capuchon, capitaine des éclaireurs de la lame brillante au service de Saidra.

-Zuro, le maitre archer solitaire, répondit Astalan avec formalisme.

-Il est bon de vous revoir en bonne santé maitre Zuro, continua Arkn. Puis il tourna un regard vers Karstan, allongé non loin de là.

-Ce n'est pas son cas, expliqua le maitre rodeur, suivant le regard d'Arkn. Il requière la médecine de la lame brillante, les soins des druides de Maguuma!"

Arkn se retourna vers deux de ses éclaireurs et leur fit signe de s'occuper de Karstan. Puis revint vers Astalan et engagea avec lui et les autres éclaireurs une discussion dans le dialecte des druides qu'Isar ne comprenait pas. Se sentant exclus, Isar ne put qu'observer la scène avec intérêt et se rendit compte qu'il ne pouvait discerner si les interlocuteurs d'Astalan étaient des hommes ou des femmes tant leur langue était étrangères aux oreilles d'Isar et leur physionomie et leur visage caché par leur cape et tunique. Après plusieurs heures de discussion animée, et le jour couché depuis longtemps, surgit d'entre les arbres un homme tout de vert et de brun vêtu accompagné d'une panthère au pelage de nuit. Isar, surpris et dans un reflexe défensif voulut sortir son poignard mais déjà la main d'Astalan était posé sur son bras lui intimant de rengainer son arme. Sans porter attention à l'Isar, le nouveau venu s'assit de l'autre côté du cercle qu'ils formaient.

"-Comme je le disais au maitre Zuro, reprit Arkn dans la langue commune, les forces du Blanc-Manteau ont été repoussées hors de la jungle après la sanglante bataille de l'éperon des druides, ancienne terre sacré des druides souillée à jamais! Mais leurs esprits tourmentés ne manqueront pas de se venger de se sacrilège du Blanc-Manteau! Leurs troupes se sont repliées vers le temple des âges. La moitié des prêtres y étant en faction ont été massacré par ces adorateurs des faux dieux et l'autre moitié a réussit à s'enfuir et a se cacher dans les marais alentour. Je ne présage rien de bon de ce qu'il va advenir de cette débâcle", termina Arkn.

A son tour, Astalan narra la défaite du Blanc-Manteau à l'Arche du Lion et évoqua la bataille pour la libération du Temple des Ages à venir.

"-Et leurs méfaits ne s'arrêtent pas là, renchérit l'autre rodeur qui prenait pour la première fois la parole. En se retirant de Beetletun, le Blanc-Manteau y a massacrer, dans un acte odieux de barbarie, la grande majorité des habitants, hommes, femmes ou enfants, puis ils ont pillés le village et l'on incendié!

-Le Blanc-Manteau se débat comme un poisson sur la berge, mais leur fin est proche, leurs actes viles seront punis!" conclut Arkn.



Chapitre II-7ème partie


La nuit qui s'ensuivie ne fut ponctué d'aucun incident et chacun monta la garde tour à tour. A l'aube naissante, le groupe reprit la route. Quatre éclaireurs de la lame-brillante s'en retournèrent vers l'ouest avec Karstan, toujours souffrant du poison qui s'était répandu dans ses veines, aux portes de la mort, attendant avec impatience la médecine des habitants de Maguuma. Nathanael, le rodeur accompagné du félin se dirigea quand à lui en direction du nord. Isar, Astalan, Arkn et un de ses éclaireurs se rendirent eux directement au Temple des Ages.

Arrivé au sommet d'une colline, ils aperçurent dans la plaine ponctuée de marécages, s'élevant sur un monticule naturel, le Temple des Ages, sanctuaire dédié aux Dieux d'où ils observent les hommes depuis leur palais aux confins des Brumes, après cinq heures de marche à travers la verte forêt de Kryte occidentale. Le Temple avait été investit par le Blanc-Manteau. Ces derniers avaient érigé en son centre un bastion précaire fait de bois et de pierre récolté alentours dans les ruines des anciennes dépendances du temple et, à la base de la colline, une barricade sommaire de six pieds de haut qui courait sur quelques six cents mètres et qui leur servait de dernier retranchement. Déjà, les guerriers de la Lame Brillante avaient pris position autour de la colline. Des tentes avaient été dressées à quelques centaines de pieds de la barricade.

Deux hommes de la Lame Brillante vinrent à la rencontre du petit groupe que formait Isar et ses compagnons.

"-Où vous rendez vous? demanda un des deux hommes.

-Où se trouve la tente d'Evennie?" questionna Arkn. Le reconnaissant, le guerrier qui avait pris la parole dégluti face à son ton autoritaire et les conduisit jusqu'à la tente en question. Elle était en forme de chapiteau et deux soldats montaient la garde devant. Arkn rentra à l'intérieur suivit d'Astalan et d'Isar, l'autre éclaireur restant dehors. A l'intérieur de la tente se trouvaient une jeune femme, les cheveux bruns, tout de blanc vêtu et un homme, les cheveux noirs coiffés en queue de cheval, habillé à la manière de la Lame Brillante, tout deux penché sur une table, examinant une carte du Temple accompagné des modifications qui avait apporté le Blanc-Manteau. Ils se tournèrent vers les nouveaux arrivants qui venaient d'entrer.

"-Quelles sont les nouvelles de l'Est, Arkn? demanda la femme en blanc, et Isar fut stupéfait de sa beauté. Il avait toujours imaginé la Lame Brillante comme un peuple de rustre mais apparemment, il s'était trompé!

-Plus personne ne les rejoindra ni ne nous prendra par surprise, si c'est que vous voulez savoir, répondit Arkn avec nervosité. Il avait toujours considéré Evennie comme une meneuse d'hommes, mais il préférait rendre des comptes à Saidra plutôt qu'a elle mais Saidra n'était plus! Elle s'était sacrifiée dans les Cimefroides Sud pour permettre l'accomplissement de la prophétie du porteur de la flamme.

-Maitre Zuro, que nous vaut cet honneur?

-Je rembourse seulement une dette que je vous devais, dit il avec malice...et j'aide un vieil ami, termina t'il mystérieusement, un sourire au coin de la bouche. Evennie se força à sourire, elle avait toujours trouvé le vieux rodeur énigmatique et distant, puis changea de sujet.

-Le Blanc-Manteau a garnit les barricades que vous voyez là d'archer dit elle en désignant une ligne circulaire entourant le temple, protégé par des lanciers et des piquiers armés de boucliers. Prendre la barricade sera le plus dur et nos troupes devront courir sous une pluie de flèches avant d'y arriver. Leur avancé sera couverte par des tirs de baliste et de scorpion que nous avons construits pour décimé leurs premiers rangs ainsi que la barricade. Une fois à l'intérieur, le chaos sera des plus total, les guerriers du Blanc-Manteau étant tellement nombreux qu'ils formeront à eux seuls un mur compact et nos guerriers devront les occuper pendant que des archers les rejoindront armés de flèches enflammées, spécialement faites pour incendier leur bastion. Et là est la faiblesse de notre plan car nos hommes ne pourront pas retenir éternellement les soldats du Blanc-Manteau qui seront, je n'en doute pas, soutenus par des élémentalistes, des envouteurs et des nécromants. La bataille sera sanglante et il y aura de nombreux morts des deux côté! Nous pouvons nous attendre au pire car si le Blanc-Manteau nous débordent, ils s'enfuiront et trouveront de nouveaux adeptes et cela nous ne pouvons nous le permettre!



Chapitre II-8ème partie


La tension était palpable! Les hommes aux côtés d'Isar étaient nerveux. A une dizaine de pas d'Isar s'affairait un groupe de servant d'artillerie à armer une baliste. L'engin était rudimentaire mais efficace, d'immenses flèches de quatre pieds de longs étaient posées à côté et déjà trois hommes en encochaient une dans la machine en forme de grosse arbalète. Des petits braseros avaient été allumés à côté de chacune de ces dernières afin d'en enflammer la pointe, le moment venu. Une quinzaine de balistes étaient rivées sur le Temple accompagnées d'une dizaine de scorpions qui eux avaient été construits afin se propulser des jarres remplis d'un mélange de pétrole liquide, d'alcool fort et de souffre qui devaient rendre, une fois fracassé contre le bastion, celui-ci très inflammable. Les flèches des balistes finiraient le travail!

Un cor de chasse résonna et un terrible silence de mort s'abattit sur la plaine! Une voix de stentor cria un ordre qui fut répété tout autour du Temple. Puis la main de l'homme qui avait crié s'abaissa, imité par une dizaine d'autres postés près des machines de guerres et une volé de jarre de terre cuite fragile s'éleva dans les airs! Trois retombèrent devant la barricade, une se fracassa sur le mur rudimentaire, les autres dans l'enceinte du Temple dont deux sur les fondations du bastion. Une grande clameur s'éleva des deux côtés et les scorpions furent rechargés et leur tir ajusté pour une seconde volé où les trois quarts des projectiles firent mouche. Les balistes entrèrent alors en action et une quinzaine de flèches enflammées zébrèrent le ciel. Trois se plantèrent dans la barricade, l'éventrant en deux endroits, et deux autres s'écrasèrent à la base du bastion dans une gerbe de flammes! Deux autres retombèrent entre les lignes du Blanc-Manteau fauchant chacune une dizaine de soldats. Des cris retentirent en provenance du Temple et Isar comprit qu'ils s'efforçaient à trouver de l'eau le plus vite possible pour éteindre les feux avant qu'ils ne se répandent et ceci ne serait pas facile car le Temple des Ages ne disposait que de deux petites pompes à eau uniquement utilisé afin d'étancher la soif des prêtres et des pèlerins.

Isar avait les mains moites. Il portait une cotte de maille serrée à la taille et un simple plastron de cuir. Il n'en doutait pas qu'un coup bien placé le taillerait en pièce mais, se remémorant les souffrances qu'avaient endurés les innocents de l'Arche du Lion face aux Blanc-Manteau, il reprit contenance. Une seconde envolé de flèches passa au dessus de lui puis un cor, bestial et rauque, se fit entendre et le cri de guerre de la Lame Brillante s'éleva dans la plaine et la charge fut lancée!

Lorsque les guerriers de la Lame arrivèrent à une centaine de pieds des barricades, une ligne ininterrompue d'archers prit pied sur la barricade encochant leur flèche. Les traits fendirent le ciel répandant la mort en arrivant au sol. Les premières lignes des assiégeants s'effondrèrent, transpercées de part en part. Mais les guerriers de la Lame ne ralentirent pas l'allure. La pluie de flèches ne s'arrêta que lorsque les premiers guerriers de la Lame atteignirent les barricades que les archers s'étaient empressés de quitter laissant la place aux lanciers et aux piquiers. Les premiers assiégeant escaladèrent tant bien que mal la barricade, certains trébuchants sur les amoncèlements de gravats, d'autres s'empalant contre les piques des hommes du Blanc-Manteau. Les lames tailladaient de toutes parts et les boucliers s'entrechoquaient et seuls les longues plaintes et cris d'agonie des blessés et des mourants venaient rompre ce rythme funeste. Le cœur d'Isar battait la chamade lorsqu'il arriva à la barricade déjà recouverte de sang et d'un amoncèlement de corps inerte et sans vie, le visage déformé par la souffrance. Isar glissa sur le bras ensanglanté d'un mort et trébucha et fut couvert de sang avant même d'avoir engagé le combat. Il resta quelques secondes étalé ainsi qui lui parurent une éternité en contact avec la chair putréfié des récents défunts, les narines emplies d'une horrible senteur de mort qui lui souleva le cœur et il ne put s'empêcher de recracher avec dégouts tout ce qu'il avait dans l'estomac. Les images de son cauchemar et de cette jeune fille qui ressemblait étrangement à la sienne lui revinrent en mémoire. Il fut tiré de cet état de stase par un cri de fureur bestiale qui résonna dans sa tête lui donnant la migraine. Il se releva et vit à sa gauche un immense guerrier, le torse seulement recouvert d'un simple gilet de cuir, les bras dénudé, levé une immense hache à double tranchant et fauché dans un mouvement circulaire et horizontale trois piquiers du Blanc-Manteau qui s'écrasèrent contre leurs camarades en contrebas. Le géant devait bien mesuré dans les deux mètres. Ce dernier prit appui sur sa jambe gauche, sauta en avant et disparut derrière la barricade. Isar en eut le souffle coupé!
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeVen 8 Juin - 1:21

Chapitre II-9ème partie


Isar se releva, haletant, puis devant la détermination de l'immense guerrier qui venait de passer par dessus la barricade, reprit contenance. Il resserra sa prise sur sa lame et monta sur l'arrête de la barricade. Il vit alors devant lui les rangs serrés du Blanc-Manteau et leur armure luisante sous la lumière du pâle matin de printemps. Il prit alors pleinement conscience de la situation et de la bataille sanglante qui avait lieu sous ses yeux. Il lança un dernier regard à l'homme à la hache qui sans le moindre signe d'affaiblissement continuait à tailler en pièce les lignes du Blanc-Manteau et se jeta alors dans la mêlé. Isar évita un coup vertical sur sa droite et lança en direction de son assaillant un coup de taille rapide qui lui entailla les poumons. Sur sa droite, deux guerriers de la Lame Brillante venaient de prendre position sur la barricade, une flèche se logea dans chacun de leur cou leur laissant échapper une dernière exclamation de douleur. Le fracas des armes bourdonnait aux oreilles d'Isar. Un grand guerrier armé d'une spathe s'avança vers lui et sans plus de cérémonie tenta de le pourfendre au niveau de la taille. Isar fit alors une roulade sur sa gauche évitant le coup, une boule de feu lancé par un élémentaliste lui siffla aux oreilles avant de s'écraser sur un homme derrière lui dans un cri d'horreur et une gerbe de flammes. Isar toujours accroupi planta son épée dans le mollet du guerrier lui faisant face qui tomba à genoux, rageant, pestant et essayant de blesser Isar qui dans un mouvement fluide se releva et esquiva les attaques de l'homme à terre qui fut achevé par la lance d'un guerrier de la Lame. L'homme à la spathe revint vers Isar bien décidé à en découdre. Il lui assena un puissant coup d'estoc qui rebondit sur la targe d'Isar lui engourdissant le bras. Isar profita de l'attaque de l'homme pour le frappé avec le plat de son épée sur le crâne. L'homme du Blanc-Manteau, étourdit, chancela et Isar le transperça de sa lame déjà couverte de sang. Maintenant, de longues volutes de fumée s'élevaient dans le ciel, provenant des flammes toujours grandissantes qui léchaient la base du bastion. Tout autour du Temple, des hommes de la Lame Brillante prenaient position sur la barricade. Chaque seconde, la mort fauchait des dizaines d'âmes, recouvrant les flancs de la colline d'amas de corps sans vie et d'une funeste teinte rougeâtre! Les traits des archers, les globes de foudre, les javelots de glace et les boules de feu zébraient le ciel sans interruption tuant des centaines d'hommes des deux côtés. Puis une immense clameur retentit des lignes du Blanc-Manteau et la charge fût lancé, mené par leur plus grands guerriers: les justiciers. Leur force et leur bravoure étaient comparable à celles d'une dizaine d'hommes. Ils firent une profonde percé dans les lignes des assiégeants tuant et tailladant de toutes parts. Ils se retrouvèrent alors nez à nez avec l'immense guerrier à la hache. Devant son imposante taille, ils s'arrêtèrent, jugeant l'adversaire qui leur faisait face. Pendant une fraction de seconde, le temps sembla s'arrêter et chacun se tourna vers l'affrontement. Voyant les regards converger vers lui, l'homme à la hache émit un puissant rire dénué de joie, semblant venir des forges de l'Enfer!

"-Venez bande de fils de putes, leur cria t-il.

-Vous allez mourir pour votre insolence" répondit le justicier de tête en armure doré. Puis il chargea l'homme à la hache. Le justicier frappa en premier. Le géant tourna sur lui même évitant le coup et d'un mouvement brusque du poigné, se dévissa et trancha avec force la tête de son adversaire qui retomba aux pieds des autres justiciers. L'homme était couvert de sang et ressemblait, dans la lumière du soleil matinale, à un démon! Une clameur résonna dans les rangs de la Lame. Les justiciers se regardèrent tour à tour puis chargèrent dans un grondement l'homme à la hache. Isar, dans un élan de bravoure se faufila à travers les lignes des assaillants jusqu'au géant et combattit à ses côtés.

Maintenant, le ciel s'obscurcit et le soleil s'offusqua. De lourds nuages chargés d'orage recouvrirent la plaine et le tonnerre roula au-dessus de la lande, des éclairs zombrant le ciel. La terre trembla ainsi que toute la colline. Un éclair foudroya le sommet du bastion, l'enflammant et carbonisant les hommes qui s'y trouvaient. Le sol se déroba sous les pieds d'Isar et une profonde fissure courut le long du temple laissant monter de grandes bouffées de vapeurs ainsi que des étincelles de lave. Les éléments étaient en furies et déjà la moitié des troupes du Blanc-Manteau avaient été foudroyé ou avait basculé dans la faille qui allait toujours s'élargissant!



Chapitre III-1ère partie


Isar tenta tant bien que mal d'éviter de tomber dans la faille béante qui s'ouvrait devant lui tel la gueule d'un monstre des Enfers. Le chaos rendait la scène irréelle. Les hommes du Blanc-Manteau étaient pris en tenaille entre les lignes de la Lame Brillante et le bastion transformé par les éléments en bûcher sanglant. Les brumes recouvrirent la plaine laissant peu de visibilité à quiconque s'éloignait du Temple.

Puis une lance de lumière troua les nuages et retomba entre les assaillants et les défenseurs, aveuglant la plaine. Quand Isar recouvrit la vue, les combats étaient en suspens et tous les regards se tournaient vers l'endroit où avait "atterrie" la lumière céleste. Là se trouvait un homme sur un hongre gris. L'homme, tout comme son destrier, portait une puissante armure en or recouverte de pics sur les épaules et les genoux ainsi que de lourds gants en cuir. Un profond pic de cristal était enchâssé dans son front. Une large épée ornée d'un dragon au pommeau était ceint à sa taille et il portait un étendard représentant une couronne d'or surmontée de cinq étoiles sur fonds rouges et brodée sur les bords de lignes entrelacées de files d'or. Isar n'avait jamais rien vu de tel, l'homme et son hongre semblait éthérés! Le cavalier avait des cheveux longs d'un noir profond ainsi qu'une barbe poivre et sel autour des lèvres, coupée court.

"-Je me nomme Demrikov, tonna t'il à travers la plaine devenu subitement silencieuse et angoissante. Je suis le héraut des Dieux!

Les hommes ne savaient que faire et se regardaient les uns les autres, aucun n'osant prendre la parole.

-Aujourd'hui, reprit t'il, les Dieux ont tournés leur regard vers vous et ceci vous couvrira de gloire jusqu'à la fin de vos jours sur cette terre. En défendant ce temple, vous vous êtes inclinés devant les Dieux et ils sauront vous récompensés. Quand aux infidèles, ils seront punis et châtiés des Brumes et envoyés dans les caveaux sans fond de Grenth."

A ces mots, certains des hommes du Blanc-Manteau se prosternèrent devant le héraut des Dieux gémissant et implorant leur pardon. D'autres s'enfuirent à travers la plaine, se noyant dans le brouillard tenu qui entourait le Temple. Quelques instants plus tard, de longues plaintes s'élevèrent de la brume ne laissant aucun doute sur ce qu'était advenu à ces être damnés.

"-En gage de leur bonne volonté, les Dieux vous accordent leur faveur divine et l'immense privilège de se rendre une seule et unique fois dans les royaumes souterrain des morts, non loin des demeures de Grenth ou dans les plaines recouvrant la brèche qui s’étendent des confins des Brumes au Panthéon des Héros où règnent les Dieux! Ils espèrent que vous ferez bonne usage de cette grâce qui vous est accordée!"

Maintenant, le héraut disparut dans un éclair assourdissant et la stupeur qui avait frappé les hommes pris fin.



Chapitre III-2ème partie


Le calme retomba sur la plaine silencieuse. Isar regarda autour de lui. Un groupe de guerrier se formait autour du géant à la hache. Isar s'avança vers eux, le géant lui tournant le dos. En arrivant à sa hauteur, il le héla et celui ci se retourna. Isar resta bouche bée!

"-Ka Karstan? C'est toi? demanda Isar abasourdi.

-En effet, c'est ainsi que l'on me nommait. répondit-il calmement.

-Comment se faisse? Tu étais au seuil de la mort, et te revoilà, débordant de force, surplombant les hommes.

-Je me suis enfin réveillé Isar.

-Je crains ne pas comprendre.

-Il y a bien longtemps, commença t-il, j'étais un gladiateur de renom à Ascalon. Je me nommai Daraln. Les gens pariaient des sommes folles sur mes victoires! J'avais envoyé mordre la poussière bon nombre de champion de Rin, Nolanie et Drascir. J'ai même une fois combattus un minotaure! Jusqu'au jour où je fus confronté à Olgar, le champion du plus influent des marchands à l'est des cimesfroides, Sieven, membres importants de la confrérie du commerce. La veille du combat, ses hommes de main vinrent chez moi et un envouteur m'ensorcela, amenuisant mes forces et me rendit chétif, m'inculquant la lâcheté. Sans surprise, je perdis le combat et plus personne ne voulu de moi comme champion et je dû fuir Ascalon, sans le sou. Le seul moyen que j'eu de survivre fut de devenir hors la loi, au service de Ferntz. L'enchantement fut rompu par les sages de Maguuma qui part la même occasion me firent recouvrir la santé.

-Daraln..., répondit Isar songeur, oui j'ai déjà entendu se nom là, finit-il par dire en souriant.

-Où est le vieux rodeur, Zuro? demanda Daraln.

-Je n'en sais trop rien. Je ne l'ai pas vu depuis le début de la bataille.

-Allons à la tente de commandement, il doit surement s'y trouver."

En effet, Daraln avait raison, Astalan se trouvait en compagnie d'Evennie, en pleine discussion. Evennie, comme à l'accoutumé, était mal à l'aise en compagnie du maitre rodeur.

"-Demandez aux colons, certains ont participés à la bataille. Mes hommes ont trop à faire sur ces terres, lui dit-elle.

-Je comprends, merci quand même. Nous ne nous rêverons surement pas dans ce monde, donc adieu, déclara Astalan, mystérieux comme à son habitude.

-Que lui demandiez vous donc ? l’interpella Isar.

-Des hommes pour nous accompagnés, mais elle a refusé! répondit-t-il."

Maintenant, Isar, Astalan et Daraln se dirigeaient vers le nord-est du Temple. Là, les hommes étaient vêtus différemment. En approchant, Isar reconnu le plastron ocre et brun des soldats d'Ascalon et fut stupéfait de les voir si loin de leur patrie.

"-Que font-ils ici, si loin de leurs foyers? questionna Isar. Astalan se retourna vers lui, le regard perdu dans le vide.

-Il y a deux ans de cela, les Charrs ont libéré une terrible magie, enfouit dans les tréfonds de la terre et ont déclenchés la fournaise, ouvrant une brèche dans le grand rempart nord et causant la ruine d'Ascalon, transformant le vert royaume en champs de cendre recouvert de vapeurs de souffre et de mort!

-Mais, commença Isar, qu'est t-il arrivé aux habitants des comtés du sud? demanda Isar, s'effondrant en sanglot.

-Quelques uns ont fuis à temps en compagnie du prince Rurik à travers les montagnes, les autres sont restés, espérant, tout comme Adelbern, que les charrs seraient repoussés, mais ils ont péri dans le sang et les flammes.

-Qu'est il arrivé à ma femme et ma fille, sanglota Isar, la tête entre les mains.

-Une rumeur raconte que le duc Barradin et les derniers Ascaloniens se seraient retranchés dans les ruines de Rin."

Isar brisé, tomba à genoux. Daraln le soutenu et le releva. Astalan se dirigea vers les colons d'Ascalon qui avaient fuis la menace charr. Il monta sur un rocher et interpella les guerriers qui ramassaient leurs morts et priaient.

"-Vous vous êtes aujourd'hui tous vaillamment battus et le prince Rurik serait fière de vous. Je sait ce que vous avez enduré mais aujourd'hui, votre royaume vous rappelle et vous demande une dernière faveur: rentrez chez vous et venez en aide au duc Barradin qui lutte désormais seul au milieu d'un océan de feu et de tourments."

A ces mots, bon nombres de soldats détournèrent les yeux, honteux, certains s'éloignant. Un homme prit la parole:

"-Ascalon est perdu et Barradin fût fou de ne pas nous suivre. Nous ne retournerons pas en enfer risquer nos vies pour un vieux fou et des terres dévastées et stériles!"

Les soldats qui se trouvaient là hochèrent la tête, du même avis. Le rodeur accompagné de sa panthère qu'ils avaient rencontré quatre jours plus tôt s'avança vers Astalan.

"-Je viens avec vous, en l'honneur de Nente, déclara t-il.

-Je savais que je pourrai compter sur toi, répondit Astalan."
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeVen 8 Juin - 3:23

Chapitre III-3ème partie


Astalan et Nathanael marchait en tête, suivit de près par Ishkak, la félin de Melandru du jeune rodeur. Ils étaient en pleine discussion. Isar et Daraln marchaient quand à eux, sans un mot, suivant les deux archers. Isar était encore trop bouleversé par ce qu'il avait appris une dizaine de jours plus tôt, au Temple des Ages, sur ce qu'il était advenu de son royaume maternel pour pouvoir engager une conversation. Il était très silencieux et peu loquace. Daraln quand à lui, avait essayé de remonter le moral d'Isar les premiers jours du voyage, mais petit à petit, il avait perdu espoir. Chaque nouveau pas en direction d'Ascalon rendant leur cœur plus lourd et remémorant leur dernier souvenir de cette verte contrée!

Astalan et Nathanael était vêtu de brun et de vert, portant des cache-poussière usé et crotté. Leur visage était recouvert d'un masque qu'arboraient bon nombre de rodeurs. Celui d'Astalan était vieilli, usé et troué pas endroit, ne laissant pas douter de son expérience. Au contraire, celui de Nathanael était finement brodé, avec une belle couture mise en valeur au centre, contrastant avec celui du vieux maitre rodeur. Toutefois, Isar avait de l'estime pour le dompteur expérimenté, car Astalan avait confiance en lui et le reconnaissait à sa juste valeur. Depuis qu'ils voyageaient ensemble, Astalan enseignait à Isar l'art de la survie ainsi que de la maitrise du tir à l'arc.

Après une quinzaine de jours de marche forcée, ils arrivèrent enfin en vue des contreforts montagneux des Cimefroides ouest, les pentes des brigands et les collines de Shame, en majorité recouverte de conifères de nombreuses fois centenaires et par endroit de longues étendues de sables témointes des anciennes étendues d’eau qui reliaient la baie des Sirènes à la culotte du géant. Ils s'arrêtèrent pour bivouaquer à une demi-journée de marche du plus oriental des villages de Kryte, Soralar, frontière entre les vertes plaines et forêts et les neiges éternels des Cimefroides! Comme à l'accoutumé avant de monter la garde et de se reposer, Astalan perfectionnait le tir à l'arc d'Isar.

Isar visait le nœud d'un arbre situé à une quinzaine de mètres de sa position. Il sortit une flèche empennée de plume de Moa du carquois d'Astalan, l'encocha, leva l'arc jusqu'à son œil et visa pendant une demi seconde puis décocha le trait qui siffla dans le crépuscule naissant. La flèche atteignit le nœud en son centre laissant apparaitre un discret sourire sur les lèvres d'Astalan, fière de son nouvel apprenti.



Chapitre III-3ème partie (suite)


Les quatre compagnons se levèrent alors que les premiers rayons du soleil matinal rosissaient le ciel au dessus des plus hauts sommets des cimefroides. Après avoir déjeuné de gâteaux de seigle et d'un peu d'eau ils se mirent en route pour Soralar, leur dernière halte avant les neiges éternelles. La région était inégales, parsemé de collines et de forêts parfaites pour des embuscades, ce qui avait conduit bon nombre de bandits dans cette région lui donnant ainsi le nom de pente des brigands, de plus, les vastes étendues de sables qui la parsemaient pouvaient présenter en de nombreux endroits des épaves d’anciens navires échoués parfait pour servir de repère à ces même brigands.

Isar, Astalan, Daraln et Nathanael arrivèrent au petit village frontière alors que le soleil atteignait son zénith. La bourgade était singulière et bien peu semblable aux autres villages de Kryte, essentiellement composé de fermiers. Ici, les mercenaires étaient monnaie courante, pour escorter un convoi ou simplement protéger un établissement ou une personne. De plus, la majorité des habitants étaient pour les plus riches des marchands qui traitaient avec les nains et les pour les autres des chasseurs. Les nains quittaient très rarement leurs mines et leurs montagnes, mais faisaient une exception pour Soralar afin de marchander leurs minerais le plus avantageusement possible sans passer par d'intermédiaires peu scrupuleux. Le village était le point de départ de nombreuses caravanes de marchandises de toutes sortes et de nourritures en direction de la porte de Kryte, de l'Arche du Lion ainsi que du promontoire et de certains autres villages nains des cimefroides nord. Certaines caravanes reliaient même Ascalon à la Kryte, mais depuis le terrible jour de la Fournaise, seules des caravanes d'exilés reliaient les deux royaumes. Mais ces dernières s'étaient arrêtées depuis la monté en puissance des Nains du Sommet de Pierre, rendant la traversé des montagnes très périlleuse.

Les quatre aventuriers comptaient se rendre en compagnie d’une caravane de nains jusqu'au Promontoire et d'ensuite se lier à une autre caravane se rendant à la Descente du Yak en passant par la Porte de Givre. Après avoir erré à travers le village ils trouvèrent enfin un nain nommé Karkok, chef d'une caravane partant le lendemain. Après moult négociations, Astalan réussit à les faire accepter dans la caravane pour une centaine de pièces d'or, payant le reste en protégeant la caravane et ceci était un prix dérisoire pour ce qu'ils demandaient!

Après avoir garantie leur voyage, ils se rendirent dans l'auberge du chasseur solitaire qui se trouvait en périphérie du village pour passer la nuit. L'entrée était gardée par deux grands gaillards à l'allure patibulaire qui suivirent le petit groupe des yeux jusqu'à ce qu'il soit rentré à l'intérieur du petit établissement. Ishkak, le félin de Nathanael les avait quitté avant de rentrer dans le village pour aller chasser et les attendait à l'extérieur du village, les félins étant souvent mal vus des habitants des villes et villages.





Chapitre III-4ème partie



Les quatre compagnons se présentèrent comme prévus à l'entrée orientale du village une heure avant le levé du soleil. Les nuits étaient fraiches en cette saison et une petite bruine n'arrangeait pas les choses. Les nains étaient au grand complet, Karkok en tête en train de finir les derniers préparatifs avec ses meneurs de caravanes ainsi qu'avec le capitaine qui dirigeait les gardes du cortège. La caravane était composée de onze Doylaks recouvert de peau, de viande séchée ainsi que de quelques étoffes. Chaque Doylak était entouré de trois guerriers armé d'une hache ou d'un marteau ainsi que de deux archers équipés d'un arc de cornes et d'un carquois remplit de flèches affutées et empennées avec soin ainsi que d'un marchand. La troupe était aussi composée de deux palefreniers qui s'occupaient du bien être des Doylaks ainsi que d’une quinzaine de marchands nains. Quand il les vus arriver, Karkok vint vers eux et leur adressa la parole :

"-Nous les nains, marchons aux côtés des Doylaks en soutenant leur rythme sans en souffrir, mais vous les hommes, qui sait ce qui vous convient le mieux, vous êtes si changeant que l'on ne sait sur quels pieds danser en votre compagnie! lança-t-il à la cantonade. De plus, j'ai cru comprendre que vous ne supportiez pas bien le froid et la neige, vous les hommes! renchérit il sur un air de défi en accentuant le mot "hommes" provoquant un éclats de rire grossier chez les nains alentours.

-Il est vrai que nous n'avons pas autant de graisse que vous pour nous protéger du froid, répondit Nathanael qui trouvait les nains stupides, avides et hypocrite. Astalan lui tira le bras pour l'amener vers lui.

-Mieux vaut ne pas les froisser, lui conseilla t'il prudemment. Déjà certains nains alentours levaient leur hache dans un air de défi.

-Excusez nous, ce n'est rien, mon ami est juste... pressé de partir, continua Astalan d'un air assuré, le visage impassible. Isar l'admirait aussi bien pour sa sagesse que pour son adresse au tir ainsi que pour sa diplomatie et ses talents de survie.

-Alors mettons nous en route sans plus tarder", ordonna Karkok esquissant un petit sourire.

La caravane se mit alors en route dans l'aube naissante. Karkok discutait en compagnie de Bisharan, le chef des gardes, à l'avant de la troupe. Isar, Astalan, Daraln et Nathanael marchait en groupe, de front avec un des Doylak de la troupe. Au bout de deux heures de marche à travers les collines et pentes douces de la région, la caravane fut rejointe par Ishkak, la panthère du jeune rodeur. Quand Karkok vit l'animal s'approcher du convoi il lança un regard interrogatif en direction du groupe d'humain.

"-Il est avec nous", répondit Astalan devant son interrogation muette.

La plupart des nains qui escortaient la caravane travaillaient pour Karkok depuis de nombreuses années et discutaient et riaient gaiement. L'autre partie était des mercenaires solitaires engagés à Soralar par Karkok. Ces derniers restaient muets et lançaient des regards sombre de tous côté, à la fois menaçants et inquiet. La caravane avançait à une allure régulière, se rapprochant à chaque instant un peu plus des monts immaculés.



Chapitre III, 5ème partie



La caravane avait quitté Sorolar depuis maintenant près de trois heures. Après avoir franchi un dernier banc de sable, à l’extrémité nord duquel se trouvait, à peine discernable, l’épave d’un navire de bois de taille conséquente, la pente s’accentua et les collines se firent plus herbeuses et les conifères plus abondants. Ils arrivèrent enfin aux contreforts des cimefroides et la longue ascension commença. Le sentier sinuait en lacets à travers les pâturages vident de vie. La caravane ne se fit inquiétée par aucun brigand que ce soit, étant donné le nombre de nains armés qui l’escortait. Bientôt, l’herbe fit place à des gravats et rochers en tout genre et le sentier se rétrécit en une mince sente d’une quinzaine de pieds de large, ne laissant passer les Doylaks qu’a la queue leu leu, serpentant au travers des éboulis. La caravane cheminait doucement, bloqué entre un précipice d’un côté et un à pic de l’autre. Nul doute qu’une chute en cet endroit du chemin serait mortelle pour un Doylak, de même qu’une avalanche. Maintenant, la caillasse fut remplacée ca et là par des plaques de neige dans les combes et aux endroits les moins exposés au soleil puis elle laissa place définitivement à la neige, bien que celle-ci ne dépassasse pas les quelques centimètres jusqu’au col auquel menait le sentier.
Alors que la matinée touchait à sa fin et après près de sept heures de marche, la caravane atteignit le col du Sorn où elle s’arrêta afin de se reposer et se restaurer. A partir de là où ils se trouvaient descendait une vallée encaissée et étroite aux parois escarpées au fond de laquelle se trouvait un lac à la surface gelée pas plus large qu’une cinquantaine de pieds et long d’un furlong et demi et mesurant en elle-même trois quart de mile de long et se courbant à son extrémité si bien qu’il était impossible d’en voir le bout. Toutefois, une vaste chaine de sommets semblait barrer la fin de la vallée et la hauteur de ces pics était impressionnante. Isar, Astalan, Daraln et Nathanael sortirent alors des fourrures afin de se protéger du froid à l’encontre duquel ils s’avançaient.

« -Quelle est cette chaine de montagnes devant nous, questionna Isar.

-Ce sont les Iradiles, répondit Astalan, enfilant une peau de bête.

-Comment allons nous la traverser, elle semble obstruer notre chemin, nous n’allons tout de même pas l’escalader, les Doylaks n’en seraient pas capable!

-Les Doylaks sont plus robustes et débrouillard qu’ils n’en n’ont l’air, mais toutefois tu as raison, nous n’escaladerons pas ces sommets. Une grotte court sous la chaîne pour ressortir de l’autre côté, nous l’emprunterons, son entrée se trouve à l’extrémité orientale de la vallée, c’est la gueule du griffon, conclut Astalan.

Isar se demandait d’où pouvait provenir un tel nom, mais se retint de poser cette question.
La caravane repris alors sa route et descendit au fond de la vallée par le seul chemin possible qui longeait la paroi sud en pente douce. Arrivé au bord du lac, un groupe de nain se détacha de la caravane et creusa la glace afin de remplir des outres d’eau claire et fraiche. A mesure qu’ils avançaient, la neige se fit de plus en plus profonde et la progression sur la pente qui remontait désormais de l’autre côté de la vallée de plus en plus lente.
La caravane en atteignit enfin l’extrémité vers le milieu de l’après midi. Face à elle se dressait un imposante chaine de montagnes semblant s’étendre jusqu’aux cieux et se perdant à perte de vue au nord comme au sud. En face de l’endroit où ils étaient se trouvait une ouverture dans la paroi couvertes de stalactites et de stalagmites à l’intérieur de laquelle la lumière ne semblait vouloir s’aventurer rappelant les crocs de la gueule d’un énorme monstre et Isar compris alors d’où lui venait son nom.

La caravane monta son bivouac pour la nuit à l’entrée de la grotte, à l’abri de la tempête de neige qui commençait à se lever. Un petit feu discret fut allumé afin de réchauffer Isar qui se trouvait déjà transis de froid. Deux marchands nains s’assirent de l’autre côté à bonne distance de lui et discutèrent entre eux dans leur langue natale. Au bout de quelques instants, il fut rejoint par Daraln puis par Astalan après s’être entretenu avec Karkok. Isar entama la conversation :

« -Nathanael ne semble pas souffrir du froid, non plus qu’Ishkak, dit-il en lançant un regard dans sa direction.

-En effet, lui répondit Astalan, encore que nous ne soyons pas encore rentrés réellement dans les cimefroides qui débutent vraiment après les Iradiles. A cette mention, Isar se renfrogna fébrilement. Nathanael fut autrefois en charge de garder l’entrée orientale de cette grotte lorsque les colons fuirent Ascalon à travers les cimefroides. La traversé de la grotte ne prendra pas plus de trois jours si nous ne rencontrons pas de complication.

- Quelle genre de complication? questionna Isar méfiant. Mais Astalan demeura muet, puis le sommeil les gagna tous un par un alors que les nains établissaient un tour de garde entre eux.
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeVen 8 Juin - 11:44

Chapitre III, 6ème partie


Alors que le soleil venait de se lever à l’est et que les ombres recouvraient encore la vallée, les nains se préparèrent au départ. Isar n’avait aucune envie de passer sous la montagne, mais c’était le seul moyen de franchir cette chaine de montagnes si bien qu’il y fut résolu malgré les appréhensions qu’il avait, du au fait qu’il avait entendu la nuit durant des grognements semblant provenir des tréfonds de la terre qui lui avaient glacés le sang. Une torche fut allumée par Doylak afin de les éclairer à travers la noirceur impénétrable de la grotte. Après un petit déjeuner de maigre pitance, la caravane reprit sa route. A mesure qu’ils s’enfonçaient sous la terre, la température semblait augmenter et bientôt, Isar n’eu plus froid et perdu toute notion du temps. Toutefois une froide angoisse montait en lui sans qu’il puisse l’expliquer. La première partie de la grotte formait un long tunnel qui descendait faiblement en ligne droite. Ils débouchèrent après un peu plus une heure de marche dans une caverne ovale sur laquelle reposait un dôme de pierre composé de stalactites menaçantes. Dans un des coins de la “salle” se trouvaient des ossements qui ne firent que raviver la peur latente d’Isar. La route continuait tout droit, mais deux interstices étaient visibles sur les parois sud et nord de la caverne, ce qui ne sembla pas poser de problèmes aux nains qui continuèrent leur route sans la moindre hésitation. Alors que le soleil atteignait son zénith au dehors, les nains firent une pause dans un renfoncement de la paroi à droite du chemin afin de se restaurer. Nul autre feu que les onze torches ne fut allumer et les seules paroles échangées furent celles entres Karkok et le capitaine des gardes. Maintenant, la caravane repartit et ne fit plus de pause avant que le soleil se soit couché bien que personne ne savait réellement l’heure qu’il était à l’extérieur.

La nuit, si tenté qu’on puisse l’appelé ainsi, fut des plus brève et aucun ne fut vraiment reposé. L’atmosphère était pesante et même les nains semblaient renfrognés bien qu’ils connaissassent la route. Leur cheminement fut monotone jusqu'à leur arrêt de midi. Isar trouvait maintenant la chaleur suffocante. Il lui semblait de plus qu’ils allaient bientôt atteindre les entrailles de la terre et l’endroit où la caravane s’arrêta ne fut pas pour le contredire. En effet, ils avaient débouché dans ce qui semblait être une immense fissure dans la roche et le sentier longeait sa paroi occidentale vers le nord. Maintenant, ils se restauraient et sur leur droite un puits sans fond leur interdisait tout écart du sentier ce qui n’était pas pour rassurer Isar. En bas du sentier se trouvait un pont qui traversait le gouffre aux profondeurs insondables et d’une largeur d’un demi-furlong. Le pont était juste assez large pour un Doylak si bien que le moindre faux mouvement se serait avérait fatal. Isar, malgré sa peur que lui imposait la hauteur, pris sur lui et traversa, son sang semblant s’être glacé dans ses veines, mais la tête bouillonnante. La caravane continua encore son chemin sur quelques miles puis s’arrêta alors qu’un nouveau chemin partait en direction du sud. Karkok prit alors la parole en ces termes :

« -Nous voici arrivé à l’endroit le plus profond de la route que nous suivons. A partir d’ici, le chemin remonte, commença t’il, ce qui ne fut pas pour déplaire à Isar. Toutefois, la grotte descend bien plus profondément dans le sein de la terre et je doute que nous soyons réellement en sécurité ici, qui sait ce que renferment ces grottes, mes avis que ces créatures sont plus immondes que toutes celles que vous avez rencontrées à la surface ; mais nous ne pouvons continuer avant de nous avoir reposés et il en va de même pour les Doylaks, nous passerons donc la nuit ici. »

A ces mots, Isar ne put s’empêcher de se rappeler les morts-vivants qu’ils avaient combattus en Kryte et fut pris de sueurs froides.

« -Cette nuit sera courte, et les guetteurs seront doublés. Isar, Birnsh et Harnok prendront le premier car et Astalan, moi-même et Sirban le second. Je réveillerais les autres durant la nuit. Maintenant, tacher de prendre un peu de repos. Je veux que l’on soit sortie de cette maudite grotte demain soir au plus tard. »

Isar commença ainsi sa garde. Birnsh gardait l’arrière, Harnok l’avant et lui surveillait l’entrée du tunnel qui descendait vers le sud et qu’ils n’emprunteraient pas. Les torches n’émettaient qu’un petit cercle de lumière, si bien qu’Isar ne pouvait voir à plus d’un mètre en avant tellement la noirceur des profondeurs était épaisse. Cela faisait maintenant plusieurs heures qu’il veillait et commençait à dodeliner de la tête. Soudain il entendu un grognement sourd et lointain provenir du tunnel qui lui faisait face et sursauta. Il se retourna et s’aperçut que plus de la moitié des torches étaient désormais éteintes et qu’il se trouvait désormais dans le noir. Sa peur grandit quand il s’aperçut qu’il ne voyait ni Birnsh ni Harnok. Il voulu se lever et aller réveiller Astalan, mais à ce moment là, un râle provint des entrailles de la terre et le paralysa sur place, puis un souffle glacé lui fouetta la joue et éteignit les dernières torches. Il lui sembla entendre des pas dans le tunnel derrière lui et tenta désespérément et à tâtons de trouver un des corps endormis afin qu’il lui porte assistance. Il trébucha finalement sur le corps inerte de Daraln. Le sol rencontra la joue d’Isar à une vitesse excessive qu’il le rendit groggy. Daraln poussa un grognement maussade et se mit lentement sur son séant avant d’attraper sa hache, se rendant compte que quelque chose clochait.

« -Qui va là ? Que se passe-t-il ? grogna t-il d’un ton bourru.

-C’est moi Daraln, répondit Isar qui reprenait ses esprits.

-Pourquoi les torches sont elles éteintes ? demanda Daraln d’un ton où perçait l’inquiétude.

-Je n’en sais rien, et Birnsh et Harnok ont disparus. »

Daraln et Isar se remirent sur leurs pieds et cherchèrent à tâtons un lambeau de torche. Au bout de quelques minutes angoissantes, Daraln ramassa un reste de torche noirci et réussi à en enflammer l’extrémité. Isar et lui firent le tour du campement. L’ensemble des Doylaks se trouvaient là mais la moitié des nains avaient disparus. Les nains de Karkok étaient absents et ceux qui étaient étendus là étaient des marchands et des mercenaires engagés à Sorolar. Astalan n’était visible nulle part et la tension augmenta encore dans cran. Maintenant Isar ressentait un grand froid interne bien qu’il dégoulinât de sueur et que le râle se soit arrêté. Les nains présents semblaient gagnés par une profonde torpeur et ils leur furent impossible d’en réveiller n’en serais ce qu’un. Tout était redevenu calme et Isar et Daraln n’osaient faire le moindre mouvement. Toutefois, ils plissaient les yeux, tentant d’apercevoir quelque chose grâce à la faible lueur émanent de la torche qui se consumait lentement. Au bout de quelques instants, un halo de lumière illumina ce qui semblait être un coude du sentier qui remontait vers l’est, loin en avant de leur position. Petit à petit ce dernier gagna de l’ampleur au fur et à mesure que la source lumineuse approchait du coude de la sente. Malgré la peur qui les tenaillait, Isar et Daraln plongèrent dans le tunnel qui descendait vers le sud, éteignirent leur torche et restèrent tapis là, angoissés et près à se battre, dans l’attente de la chose qui remontait le tunnel dans leur direction.

De nombreux pas assourdis et feutrés se firent alors entendre. Isar dégaina la dague qu’il portait à la ceinture, ayant laissé son épée au milieu du campement, et Daraln sera sa hache contre sa poitrine. Maintenant, les pas atteignaient le bivouac et les deux Ascaloniens surgirent de l’ombre, chargeant les formes sombres qui approchaient furtivement. Daraln donna un puissant coup horizontale en direction du premier assaillant, mais à sa grande surprise, son attaque fut paré par une autre hache et il reçut un violent coup de coude au niveau du bas ventre qu’il le fit reculer de quelques pas. Il avait sous estimé son adversaire. Puis soudain, il relâcha ses muscles. Un arc était bandé à seulement quelques centimètres de sa tête. Il regarda autour de lui et vit qu’Isar avait été mit hors d’état de nuire.



Chapitre III, 7ème partie


Trois personnes petites mais de fortes carrures encadraient Isar, hache au claire, et un arc le tenait en joue. Il en allait de même pour Daraln qui était encerclé. Isar reconnut alors, à la lueur de la faible torche, les traits fatigués et vieillis d’Astalan, qui débandait son arc alors qu’il reconnaissait ses assaillants. Isar et Daraln prirent alors compte de leur erreur. La troupe qui avait atteint le bivouac n’était autre que Karkok et ses nains ainsi que le maitre rodeur et Nathanael accompagné d’Ishkak.

« -Que s’est il passé ? » demanda précipitamment Isar alors que Daraln soufflait, rassuré que ce ne soit qu’eux et non des créatures qu’il n’osait imaginer.

Sans répondre, Astalan alla s’asseoir en tailleur en périphérie du campement. Certains nains remplacèrent les nains de garde, les réveillant en les rabrouant quelques peu. Les autres rejoignirent le vieux rodeur et s’assirent à ses côtés, allumant un maigre feu.
Aucune parole ne fut échangée durant près d’un quart heure, les nains se reposant. Astalan contemplait le feu de ses yeux creusés par le manque de sommeil et semblait perdu dans ses réflexions. Isar reprit alors la parole :

« - Où étiez-vous ? Je ne vous ai pas entendu partir ! J’ai du quelque peu m’assoupir, concéda t’il, comme pour lui-même. Soudain, un puissant râle est provenu des profondeurs, me terrorisant !
- Effectivement, tu t’étais assoupi, lui répondit Astalan, un sourire en coin. Tard dans la nuit, des grognements se sont fait attendre en amont du sentier. Karkok à alors rassemblé ses nains, préférant dégager la route avant le passage des Doylaks. Nathanael et moi le suivirent. Plus nous avancions, plus les grognements se faisaient proches et forts. A environ une lieue d’ici se trouve une immense caverne recouverte d’un immense dôme de glace maintenu en son centre par une large colonne de glace. Nous vîmes alors la source des bruits qui nous avaient réveillés. Plusieurs drakes de glace se disputaient le cadavre d’un éttin de forte carrure, probablement tué par l’un d’entre eux. Nul doute qu’une fois cette charogne englouti, ils se tourneraient vers notre compagnie. A première vue, j’en comptais six et mon compte fut revu à la hausse lorsque les nains de Karkok les chargèrent et que les premières flèches furent décochées. Ils furent alors rejoints par trois autres drakes, débouchant d’un tunnel s’ouvrant sur la paroi sud de la grotte. La bataille fut rude et il s’en fallu de peu que la victoire nous revinsse. Six nains tombèrent durant l’assaut mais grâce à la force de Karkok, la dextérité de nos flèches et l’habilité de nos tirs, les neuf drakes furent mis à mort. La plupart des nains furent plus ou moins grièvement blessés. Brinsh, quand à lui avait été profondément entaillé par une de leur griffe et se vida de son sang durant le chemin du retour, et nous durent l’enterrer sommairement sur le bord du sentier. Aujourd’hui encore, les nains ont montrés leur force et leur bravoure et leurs gestes ne seront pas oubliés. Puisse les anciennes alliances entre nos peuples se reformer. Moi, Astalan, j’ai ainsi parlé. »

A ces mots, les nains remontèrent grandement dans l’estime d’Isar, et il vit qu’il en allait de même pour Nathanael. La nuit reprit ses droits sans autres incidents notoires, les nains montant la garde à tour de rôle. Toutefois, Isar ne fut pas réconforté et ses rêves furent agités. A une heure qu’il ne pouvait définir, la caravane se remit en route, cheminant lentement à travers l’étroit passage, plus lentement que ne le souhaitez n’importe quel nain. Après une demi-heure de marche, ils passèrent devant la petite sépulture dans laquelle reposait le corps de Birnsh. Une nouvelle demi-heure plus tard, la caravane déboucha dans la grande caverne où avait eu lieu le combat acharné la nuit précédente. Isar fut émerveillé par le dôme de glace qui la recouvrait ainsi que par la cascade d’eau givré qui reliait le dôme au sol de pierre. Le reste de la journée fut des plus monotones, mais les nains et les quatre ascaloniens restèrent toutefois sur leur garde. Après de longues heures de marche forcée, la caravane atteignit enfin l’extrémité orientale de la gueule du griffon et déboucha dans une profonde vallée enfouit sous des monticules de neige. Les vrai cimefroides, inhospitalières, dures et cruelles commençaient.
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeSam 9 Juin - 7:54

Chapitre III, 8ème partie


Alors que le ciel passait lentement d’un gris terne à un rose très pâle loin au dessus de leur tête, dans la mince bande de ciel visible entre les deux parois de la vallée escarpée, la caravane se remit en route. La vallée était des plus étroites et suivait maints tournants à droite comme à gauche, tel un serpent rampant sur la neige molle. En effet, l’appellation vallon lui aurait bien mieux convenue. Toutes fuites sur les côtés étaient impossibles, ce qui n’était guère rassurant. Le froid mordait Isar aux pommettes ainsi qu’a toutes les extrémités saillantes de son corps. Ses muscles en étaient tout engourdis. La caravane cheminait lentement et péniblement à travers l’épais manteau de neige molle et vierge de toute trace. Il avait sans doute beaucoup neigé la nuit dernière, alors qu’ils s’étaient abrités à l’entrée occidentale de la caverne. Isar avait les lèvres violettes et le visage émacié ; il somnolait en marchant, abattu par le froid.

« -Ces régions sont dangereuses, même pour une caravane aussi bien escortée que la notre. Isar tourna légèrement la tête et vit qu’Astalan avait allumé une petite pipe de bois ouvragée par une main habile. Elles sont infestés de centaures et autres éttins des neiges, reprit-il, sans oublié le Sommet de Pierre, qui rend mauvais accueil aux étrangers ainsi qu’à leurs anciens frères de Deldrimor. Nous ne serons pas en sécurité avant d’atteindre le Promontoire, qui garde l’entrée du passage de Lornar qui descend loin au sud. Et même là-bas, la menace du Sommet de Pierre sera toujours présente. Avant d’y arriver, nous devrons traverser le bassin de Deldrimor, ancien lieu de villégiature des nains, maintenant abandonné aux créatures des neiges et peuplades humanoïdes. »

A ces mots, Isar déglutit et resta muet. Vers midi, après avoir parcouru deux lieues, la caravane s’arrêta un petit moment afin que les doylaks, les nains et les hommes se reposent et se restaurent. Ils reprirent, après cette courte pause, la route au décor inchangé. Trois heures et une lieue plus tard, l’étroit vallon s’élargit quelque peu en laissant apparaitre des collines de part et d’autre du sentier. A moins d’un furlong de là, la route tournait sur la droite et était cachée par une imposante colline. Un cor retentit.

La caravane s’arrêta brusquement, aux abois. Soudain, un berger géant, recouvert d’une imposante armure d’acier et monté par une petite forme noire aux aspects plus qu’hostiles surgit au sommet de la colline qui se trouvait à leur gauche. A l’endroit où la route tournait apparut un doylak, recouvert lui aussi d’acier et chevauché par une silhouette semblable à celle qui dirigeait le berger. Ce dernier poussa alors un grognement féroce et déboula de la colline, toutes griffes dehors, chargeant la caravane. Le doylak fit de même, tête baissé et cornes en avant, suivi d’un autre de ses congénères. Deux flèches sifflèrent aux oreilles d’Isar, qui le sortirent de sa stupeur. Les nains du convoi avaient, eux, déjà adopté une posture défensive. Alors que le berger bondissait sur le doylak le plus près et le lacérait de ses griffes, les deux doylaks d’acier embrochèrent celui de tête, qui se cabra et poussa d’horribles hurlements de douleurs alors que son sang se déversait à gros bouillons sur la neige vierge. La terreur gagna alors les neuf doylaks restant qui se débandèrent et piétinèrent en tout sens, écrasant quelques nains et renversant le berger géant dans leur course effrénée. Maintenant, une dizaine de nains sous le commandement de Karkok étaient tombé sous l’assaut, piétinés par les doylaks ou abattus par des flèches tirés des collines alentoures. Un second cor retentit et des dizaines de nains en armures noires se déversèrent des collines. Daraln empoigna sa hache et les chargea lui aussi, à son tour. Astalan bandait de nouveau son arc, après avoir décoché une flèche en plein cœur du cavalier du doylak d’acier le plus près et une autre pour la créature esclave elle même ; Nathanael, quand à lui, avait déjà fauché deux nains grâce à ses traits mortels. Il ne faisait maintenant plus aucun doute que le Sommet de Pierre les avait attaqué. La hache de Daraln rentra vivement en contact avec l’armure d’un des nains assaillants, le renversant, une profonde entaille à l’abdomen.

Maintenant, Karkok organisait la défense autour de la caravane, lorsqu’il comprit comment le Sommet de Pierre avait été informé de leur passage. En effet, les nains que Karkok avait engagés à Sorolar venaient de se retourner contre lui, tuant les marchands et les gardes par derrière. Il rallia alors autour de lui une dizaine de nains et chargea ces renégats, évitant tant bien que mal de se faire piétiner par les doylaks en furie. Isar, après avoir mortellement blessé un nain à l’aide d’une flèche, tira son épée au clair et engagea le combat avec l’ennemi le plus proche. Celui-ci tenait un imposant marteau qu’il abattit en direction d’Isar. Il eu juste le temps de faire un saut de côté que déjà le nain revenait à la charge. Isar tenta un coup qui rebondit sur l’armure noire, lui engourdissant le bras et déstabilisant le nain qui lui faisait face. Isar porta un nouveau coup avec une plus ample détermination qui fit mouche. Maintenant du sang se déversait à travers les jointures du squelette d’acier qui recouvrait le nain. D’un coup de pied bien placé, ce dernier se retrouva étendu de tout son long dans la neige. Un autre nain arriva alors, armé d’une hache un d’un bouclier, prêt à venger son frère d’armes. Nathanael, après avoir embroché deux autres assaillants grâce à son arc, engagea le combat au corps à corps. Karkok, quand à lui, se débattait comme un diable, en prise avec plusieurs nains adverses. Un autre nain vigoureux lui couvrait ses arrières.

La grande hache tournoya une nouvelle fois, fendant l’air et les têtes. Deux nouveaux nains tombèrent à terre. Le colosse semblait infatigable, malgré la courte entaille qui lui traversait le bas-ventre. Daraln maniait la hache tel un héros sortit des anciennes légendes, et nul ne lui résistait. Alors que son adversaire tentait tant bien que mal de le décapiter, une rage sourde s’empara d’Isar qui, après avoir vu toutes ses attaques parées par le bouclier du nain, tenta une feinte que son adversaire s’empressa de parer, ce qui lui permit d’enfoncer sa lame dans le cou de ce dernier. Il se retourna et s’aperçut que le combat était largement en leur défaveur. La majorité des nains de la caravane avaient été tués, trois doylaks agonisaient, étendus sur leur flanc, les autres s’étant enfuis avec leur chargement. Maintenant, Karkok et les derniers nains qui lui étaient restés fidèles formaient un rond, dos à dos, tentant de lutter contre les nombreux assaillants. Nathanael était lui aussi en mauvaise posture, harcelé par trois nains armés de lourdes haches face auxquelles ses courtes dagues n’étaient pas d’un grand secours. Imperturbable, Astalan décocha une flèche qui atteignit la fente du heaume d’un des archers se trouvant sur la colline, le tuant sur le coup !
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MessageSujet: Re: Tribulations d'un Ascalonien (1er jet)   Tribulations d'un Ascalonien (1er jet) Icon_minitimeDim 10 Juin - 4:39

Chapitre III, 9ème partie


Isar fut alors pris d’une rage sourde qu’il n’avait pas ressentit depuis bien longtemps et se porta au secours de Nathanael, poussant un cri de guerre d’Ascalon. Un des nains qui acculait le rodeur se retourna, stupéfait. Nathanael, avec la rapidité du vent, pivota, l’attrapa par le coup et lui trancha la jugulaire à l’aide d’une de ses dagues effilées. Daraln, quand à lui, avait rejoins Karkok et il luttait désormais côte à côte, en compagnie des derniers nains survivant, encerclés par le Sommet de Pierre et ceux qui les avaient trahis. Le géant ascalonien ne semblait aucunement démonté par le nombre de nains qui l’assaillaient. Sa hache tournoyait à une vitesse folle et tranchait les têtes plus vite que la faux de Grenth lui-même. Karkok para un coup vertical et enfonça sa hache dans les poumons de son assaillant qui cracha une gerbe de sang à travers son casque. Un autre nain, armé d’un pic de guerre et d’un bouclier rond pris sa place et tenta de planter son arme dans le corps vigoureux de Karkok. La pointe du pic s’encastra dans l’essieu de la charrette contre laquelle les derniers nains restant et Daraln s’étaient retranchés. Deux nouveaux nains défenseurs de la caravane tombèrent sous les assauts répétés du Sommet de Pierre.
Maintenant, Karkok était monté sur les restes du chariot et empêchait quiconque tentait de l’atteindre de monter sur le chariot en faisant tournoyer sa hache devant ses assaillants. Astalan décocha une nouvelle flèche et tua un nouvel archer lorsqu’un nain, mortellement blessé, se releva et lui assena un coup de marteau dans le dos qui le fit chanceler. Il tomba à genoux dans la neige, tentant de respirer avec difficulté. Le coup, à défaut de le blesser, lui avait coupé la respiration. Astalan sortit alors son couteau à dépecer et le planta dans le cou du nain, se retournant dans un ultime effort.
Daraln, ayant aperçu la scène, se fraya un chemin à coup de hache dans les rangs des nains xénophobes et vint à l’aide d’Isar et Nathanael, eux aussi encerclé. Isar enfonça son épée dans l’abdomen du nain qui lui faisait face. Sa rage se dissipait peu à peu et il commençait à grandement ressentir la fatigue. Il manqua d’être embrocher alors que Nathanael plantait son couteau dans le cœur de son adversaire. A ce moment arriva Daraln qui tua deux nouveaux nains d’un seul coup de hache bien placé.

Une flèche vint se planter dans l’épaule d’Astalan, lui arrachant un cri de douleur. Il se tint alors la poitrine, tentant d’arrêter l’hémorragie lorsqu’une seconde flèche se planta dans son bas-ventre. Il comprit alors que jamais plus il ne reverrait son royaume natal, Ascalon. Il réunit alors les dernières forces qui lui restait et banda une dernière fois son arc et sa flèche, contre toute attente, fit mouche et creva le cœur de l’archer nain. Il se traina alors dans la neige, une trainé de sang dans son sillage et s’adossa à la roue du chariot le plus proche. Pendant ce temps là, Daraln, la rage au ventre, avait gravit la colline à la rencontre du dernier archer. Ce dernier, voyant le géant fondre sur lui avait pris les jambes à son cou, mais cela était sans compter l’énorme hache, lancé par une force phénoménale, qui l’avait rattrapée.
Maintenant, Nathanael, blessé au bras, et Isar une courte entaille courant sur sa joue et sa jambe gauche tuèrent le dernier nain qui leur faisait face. Ils virent alors Daraln descendre la colline à vive allure, poussant des cris de vengeance, et à leur tour, ils virent Astalan adossé au chariot, deux flèches saillantes de son corps, et plus loin, Karkok, qui désormais, luttait seul, des monceaux de cadavres à ses pieds, fièrement dressé sur son chariot, contre une dizaine de nains. Les trois ascaloniens lui vinrent alors en aide. Daraln, tel un barbare du nord se jeta dans la mêlée, tailladant de toutes parts. Il fut bientôt rejoins par Isar et Nathanael lorsque au même moment, un nain parvins à attraper la jambe de Karkok et à le faire basculer du chariot sur lequel il se tenait. Un autre nain lui trancha alors un bras avant de voir sa propre tête se séparer à grande vitesse de son corps, tranché par la terrible hache de Daraln. Le combat fut à la fois sanglant et bref. Aucun des participants n’en repartit indemne, mais la plupart n’en revinrent pas du tout. Cela fut la destiné des nains du Sommet. Karkok, quand à lui, avait perdu un bras et voyait désormais ses entrailles se déverser à l’air libre, sans qu’il puisse en endiguer le flot. Les trois ascaloniens le désincarcérèrent de la bataille et le portèrent dans la neige non souillée, à l’écart des combats.
En effet, la vallée était maintenant jonché de corps de nains des deux camps et obstruée par les corps de trois doylaks et d’un berger géant. La neige avait, quand à elle, prit un teint rouge livide et le sang emplissait l’air de ses effluves.

« -Nous avons été trahis, leur confia Karkok, dans un dernier souffle de vie. Les nains que j’ai engagé à Sorolar avaient pactisé avec le Sommet de Pierre et leur avaient annoncé notre itinéraire. Vous devriez fuir avant que des renforts du Sommet n’arrivent.

-De quel côté se trouve le Promontoire ? demanda Daraln, haletant.

-Non…non, parvint à articuler Karkok, du sang lui emplissant la bouche. Le Sommet de Pierre tient surement la route du Promontoire, si ce n’est le Promontoire lui-même. Vous devez fuir vers le nord, à travers le bassin de Deldrimor. Il existe un autre chemin qui traverse les Cimefroides, plus secret, loin au nord, à la frontière des terres habité par les mystérieux Norns et qui traverse à l’est les terres Charrs. Vous devez atteindre cette route. Elle est dangereuse, même peut-être plus que celle-ci, mais c’est votre seul moyen de fuir le Sommet.

-Je croyais que le roi Martelfer avait repoussé les nains du Sommet de Pierre dans la fournaise des lamentations, répondit Isar, apparemment surpris.

-Cela était vrai il y a quelques semaines, répondit Karkok. Mais depuis, le … Grand Destructeur…… les Norns …… arrrrgghhh …… fuyez vers le nord, parvint il à prononcer, dans un dernier soupir, la vie le quittant.

-Qu’est ce que cela signifie ? demanda Isar, bouleversé.

-Je n’en sais trop rien, mais nous n’avons pas le temps pour les questions sans réponse, déclara Nathanael, qui déjà, se portait vers Astalan, lui aussi au bord des griffes de Grenth. Astalan, laissez moi retirer ces flèches, dit-il, s’agenouillant devant le corps livide du maitre rodeur.

-Non, Nathanael, laisse-les, un rodeur sait quand sa fin est venue. Nente aurait été fière de toi, et il en aura peu être encore l’occasion. Isar, dit il avec difficulté, alors que ce dernier approchait, des larmes perlant sur son visage creusé par la fatigue, suivi de Daraln. J’ai confiance en toi, tu retrouveras les tiens, même si pour cela tu devras braver les démons de Grenth lui-même. Le royaume d’Ascalon compte sur toi, ne les déçois pas, conclut il dans un dernier souffle, rendant l’âme, allongé dans la neige, perdu au milieu des Cimefroides.

-Astalan, nooonnnnn…cria Isar, abattu.

-Nous devons lui rendre les honneurs qui lui sont dues, déclara alors Nathanael. »

Sans un mot de plus, il se leva et sortit une pelle d’un des chariots en ruine et gravit la colline la plus proche, et à son sommet, creusa une tombe pour le maitre rodeur tombé au combat. Après l’avoir enterré et entonné les prières d’usages aux cinq Dieux, ils creusèrent tout à côté une tombe plus petite qui accueillit le corps estropié de Karkok.

« -Nous ne pouvons enterrer tous les nains, notre temps est compté, déclara Nathanael. Nous ne pouvons non plus bruler les corps de ceux du Sommet, cela attirait bien plus rapidement nos ennemis sur nos traces. Nous avons encore une chance de passer inaperçu et de disparaitre, ne la perdons », conclut-il, redescendant de la colline.

Arrivé près des restes de la caravane, il rassembla quelques affaires et provisions et confectionna à la hâte trois paquetages. Les trois compagnons, sans plus de cérémonies, reprirent alors la route, désormais seul, en direction du nord. Toutefois, il leur faudrait pour un temps encore suivre la vallée escarpée ; jusqu'à ce qu’il puisse tourner vers le nord tout du moins.
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